Jasper Steverlinck inspiré par Roy Orbison ?

Jasper Steverlinck vient de sortir un nouveau single. Il en parle : ‘« Nashville Tears » est l'une de ces chansons qui m'est venue à moi, instinctivement. Elle a coulé d'un seul jet, comme si la chanson s'était écrite toute seule. Elle évoque un moment très…

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Zara Larsson 25-02-2024
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Michel Serry

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mercredi, 17 novembre 2010 23:24

The Dissent Of Man

En Amérique, on imagine généralement les choses en grand. La preuve : pour fêter son trentième anniversaire, Bad Religion s’offre carrément un nouveau public.

Trahison ! Infamie ! L’un des parrains de la scène punk rock californienne publie un album Pop Rock ! La chose est manifestement difficilement admissible pour les fans assidus (NDR : dont je ne fais pas partie) ; pourtant il faut bien se rendre à l’évidence. « The Dissent Of Man », la quinzième galette de Bad Religion est un disque rock à fort potentiel commercial.

Alors oui, vu sa production ‘haut de gamme’, signée par Joe Barresi (Queens Of The Stone Age, Tool, Apocalyptica, Coheed and Cambria), ses mélodies accrocheuses et ses harmonies vocales sophistiquées, « The Dissent Of Man » tient plus d’un R.E.M. musclé que d’un Dead Kennedys mélodique. Mais il faut cependant remettre l’église au milieu du village. Bien que politiquement engagé et hautement critique envers la société américaine, Bad Religion n’a jamais été, d’un point de vue musical, le plus violent des groupes punk. Et, si aujourd’hui il s’accorde quelques hits potentiels (« Won’t Somebody », « The Devil In Stitches », « Cyanide »), il ne fait, après tout, que faire évoluer sa musique à un niveau supérieur. Tant pis pour les keupons outrés ! « The Dissent Of Man » est un bon album, truffé d’excellentes chansons. Point barre !

 

mercredi, 17 novembre 2010 23:15

Creating Hell

Lorsqu’on monte un groupe, dénicher un nom original tient parfois du casse-tête. Heureusement, l’univers de J.R.R. Tolkien est une source d’inspiration inépuisable. Haradwaith, par exemple, est le nom d’une région située au sud de Gondor et Mordor. C’est, curieusement, le patronyme qu’a choisi ce combo black métal gréco-germain, dont les lyrics sont pourtant beaucoup plus axés sur le satanisme que le récit des aventures de Frodon Le Hobbit.

L’histoire d’Haradwaith débute en Grèce en 2003. A cette époque le line-up n’est constitué que d’Erebor (NDR : encore une allusion à Tolkien) et Raudhrskal. Les deux musiciens sont frères. Erebor est batteur, Raudhrskal guitariste. En 2005, ils s’installent en Allemagne et recrutent deux membres supplémentaires : Vorst à la basse et Slaktare à la guitare. Mais ce n’est qu’en 2009 qu’Haradwaith croit enfin trouver sa voix définitive en la personne d’Iblis, l’ancien frontman du combo black métal allemand Endstille. L’enregistrement de « Creating Hell » débute quelques mois plus tard. Une fois l’album mis en boite, Iblis annonce son intention d’abandonner définitivement la musique. Son remplaçant, un nommé Skoll, est intégré assez rapidement. Soucieux de présenter au public les qualités de son nouveau hurleur, Haradwaith réenregistre trois titres de « Creating Hell », en sa compagnie. Ceux-ci sont ajoutés, en bonus, à la version définitive de l’album.

« Creating Hell » est découpé en onze plages (NDR : huit enregistrées par Iblis et trois réenregistrées par Skoll). Un opus de black métal brutal, haineux et virulent. Le groupe semble chercher son inspiration dans la musique de Mayhem et aussi un peu, pour les guitares, chez celle d’Emperor. Le son est clair et puissant. La musique rapide et relativement technique. Erebor, derrière les fûts, abuse un peu trop des blast-beats ; ce qui, à la longue est un peu irritant. Sur les trois titres bonus, la différence entre la voix d’Iblis et celle de Skoll n’est pas vraiment flagrante.

A défaut d’être original, « Creating Hell » surprend par sa qualité sonore ; ce qui, pour une musique aussi brutale, est vraiment un plus.

mardi, 09 novembre 2010 01:00

Imperfect Harmonies

Né au Liban (Beyrouth) en 1967, puis émigré à Los Angeles en 1975, ce fils d’Arméniens aurait pu mal tourner en devenant un businessman. Il avait décroché un diplôme en Marketing & Business à la ‘California State University’ et avait même fondé sa propre entreprise de développement de logiciels en comptabilité. Heureusement, en 1995, il s’était sorti de ce mauvais pas en fondant System Of A Down en compagnie de trois amis issus, comme lui, de la communauté arméno-américaine.

Ce n’est un secret pour personne, System Of A Down est l’un des groupes métal américains les plus inventifs de sa génération. Un son original et un sens de la contestation prononcé l’ont propulsé aux sommets de la gloire dès la sortie de son premier album éponyme, paru en 1998. Outre son inventivité musicale, SOaD s’est érigé en porte-drapeau de la reconnaissance du génocide arménien. Trois albums plus tard (« Toxicity » en 2001, « Steal This Album ! » en 2002 et  le double « Mesmerize/Hipnotize » en 2005), le quatuor met fin à ses activités, estimant avoir fait le tour du sujet.

Tankian n’abandonne pas la musique. Il prête sa voix et ses talents de mixeur à de nombreux groupes. Il trouve le moyen d’intégrer sa formation universitaire à ses activités musicales en fondant son propre label : Serjical Strike Records. En parallèle, il continue son travail d’activiste au sein d’Axis Of Justice, l’organisation qu’il a fondée en compagnie de Tom Morello (Rage Against The Machine). En 2007, on reproche beaucoup à son premier effort solo intitulé « Elect The Dead » d’être une copie quasi-conforme du travail de System Of A Down. Il faut dire, à sa décharge, que sa voix unique et inimitable était l’une des principales caractéristiques du ‘style SoAD’. C’est sans doute la raison pour laquelle « Imperfect Harmonies », le second opus du Serj, est aussi différent de tout ce qu’il a pu réaliser dans le passé.

En tant qu’amateur de métal et fan de System Of A Down, je rejette et j’abhorre « Imperfect Harmonies ». La voix si caractéristique de Serj Tankian liée à une musique dénuée de guitares est pour votre serviteur une quasi-abomination. Pourtant, il faut reconnaître à cet album d’innombrables qualités : le courage de l’expérimentation, l’inventivité et la recherche sonore en sont quelques unes. Tankian mélange le rock, l’électronica, le jazz, la dance, le folklore arménien et la musique classique. Certains titres sont agréables à écouter, d’autres par contre semblent partir dans tous les sens. Côté lyrics, Tankian reste attaché à ses combats : la corruption institutionnelle et le génocide perpétré sur le peuple de ses ancêtres. C’est sûr que cette fois on ne pourra pas accuser le chanteur de plagier son groupe précédent. Mais bon sang, un peu de guitares, par respect pour les fans, était-ce trop demander ?

L’année 2005 a été marquée par la réunion inespérée des quatre membres fondateurs d’Asia. Le line-up classique de ce combo rock progressif/aor anglais, composé de John Wetton (King Crimson, Uriah Heep, UK, Roxy Music) à la basse et au chant, Steve Howe (Yes, GTR) à la guitare, Carl Palmer (Atomic Rooster, Emerson, Lake & Palmer) à la batterie et Geoff Downes (Yes, Buggles) aux claviers s’était retrouvé pour fêter dignement le vingt-cinquième anniversaire du groupe. Une fois les rancœurs d’antan oubliées, les quatre géniteurs des géniaux « Asia » (1982) et « Alpha » (1983) se sont attelés à la composition d’un nouvel opus. Le très justement intitulé « Phoenix » a vu le jour en 2008. Tel l’oiseau mythique auquel il avait emprunté le nom pour intituler son nouvel opus, Asia renaissait alors de ses cendres. De l’avis général, « Phoenix » était l’un des meilleurs albums du groupe, toutes formules confondues.

Le Dvd, enregistré à Cambridge en 2009, confirme la légitimé de ce retour à la vie. Le quatuor mythique y dévoile sa complicité retrouvée et y étale tout son talent et son expérience de la scène. La setlist oublie intentionnellement tout ce qu’Asia a pu enregistrer en dehors, entre 1983 et 2008. Sur les douze titres interprétés, cinq sont extraits d’« Asia », quatre d’« Alpha » et un de « Phoenix ». La douzième plage est un bonus. Une reprise du classique « In The Court Of The Crimson King » de King Crimson, interprété au Philadelphia Tower Theater en présence de l’un de ses géniteurs : Ian McDonald, qui rejoint le groupe sur l’estrade, armé de sa flûte.

C’est sûr, les quatre héros ont pris un coup de vieux. Cependant, l’âge ne semble pas avoir de prise sur leur talent. La voix de John Wetton est restée intacte. L’une des plus belles du rock britannique. Steve Howe, vêtu de sa chemise à motifs, les cheveux gris, l’avant du crane dégarni et chaussé de petites lunettes, a l’air d’un savant fou en vacances. Visiblement heureux d’être sur les planches, il s’agite comme un gamin en triturant le manche de sa six-cordes avec une adresse que beaucoup de jeunots doivent lui envier.

Nous avons eu la chance de chroniquer, il n’y a pas très longtemps, la réédition Dvd du concert « Pictures At An Exhibition » d’Emerson Lake and Palmer » datant du début des seventies. Carl Palmer y apparaît jeune, fou et appliqué. Près de quatre décennies plus tard, le batteur n’est plus jeune. Cheveux courts, il est bien plus posé que par le passé. Néanmoins, il est toujours aussi appliqué et incroyablement technique. Derrière les claviers, Geoff Downes se charge de cimenter la musique. Il maintient la musique du groupe entre rock progressif et AOR. Preuve de leur qualité, les nouveaux titres passent aussi bien que les anciens. Le moment de gloire revient bien évidement au hit interplanétaire « Heat Of The Moment », au cours duquel le public se déchaine.

« Spirit of the Night - The Phoenix Tour Live in Cambridge 2009 » est un témoignage de ce dont Asia est toujours capable. Un must pour les fans.

 

mardi, 09 novembre 2010 01:00

Damnation Reigns

The Claymore est un groupe power métal mélodique originaire de la ville de Castrop-Rauxel. C’est en Rhénanie-Du-Nord-Westphalie, à l’Ouest de L’Allemagne. Situation plutôt exceptionnelle, malgré dix années d’existence, The Claymore n’a jamais connu de changement de line-up. Depuis sa formation en 2000, la structure du groupe repose sur cinq piliers inébranlables : Andreas Grundmann au micro, Sebastian Busacker et Kai Schwittek aux six-cordes, Christian Köhle à la basse et Hardy Kölzer aux drums.

« Damnation Reign » constitue la dernière réalisation discographique de cette formation ‘on-ne-peut-plus-stable’. Elle fait suite à une paire de démos (mises en boite en 2001 et 2002) ainsi qu’à deux albums officiels. L’un, autoproduit en 2004, s’intitule « Monument » ; l’autre, édité par Black Bards Entertainment en 2008, est sorti sous le nom de « Sygn ».

On s’en doute un peu, quand il s’agit de power métal ‘made in outre-Rhin’ nous sommes en terrain archi-connu. Il n’y a pas vraiment de surprises, mais pas de déception non plus. Fort d’une décennie d’expérience dans le style, The Claymore connait bien son boulot et fournit un produit efficace. Du power métal actuel qui combine les mélodies heavy classique à deux guitares inspiré par Iron Maiden ou Judas Priest et le power métal plus moderne, à la limite du thrash de Nevermore ou Iced Earth. Les vocaux d’Andreas Grundmann sont assez haut-perchés et plutôt typiques du métal teuton.

Deux pointures internationales effectuent une apparition remarquée sur « Damnation Reign ». Le désormais célèbre Tim ‘Ripper’ Owens (ex-Judas Priest, ex-Iced Earth, Yngwie Malmsteen, Beyond Fear) prête sa voix ‘halfordienne’ au puissant « Behind Enemy Lines ». Quant à Victor Smolksi, le virtuose biélorusse en fonction chez Rage et Mind Odyssey, il distille de sublimes soli sur « (E)scapegoat ».

Outre onze compositions personnelles, The Claymore se fend d’une reprise du « Chainsaw Charlie » de WASP (NDR : groupe en compagnie duquel The Claymore tourne pour l’instant) ; et sur cette compo l’absence de la voix si particulière de Blackie Lawless manque cruellement.

Sans être original pour un sou, « Damnation Reign » est un album d’excellente facture et assez réussi ; d’ailleurs, les aficionados de métal classique se reconnaîtront sans aucun problème.

mardi, 09 novembre 2010 01:00

Heljareyga

Un peu de géographie, tout d’abord. Connaissez-vous les Iles Féroé ? C’est un archipel sis au nord de l’océan Atlantique, à mi-chemin entre l’Ecosse et l’Islande. Un territoire appartenant au Danemark, mais autonome depuis la fin des années quarante. Les Iles Féroé sont tristement célèbres chez les écologistes et autres défenseurs de la nature. En effet, les féroïens organisent traditionnellement, chaque année, un véritable massacre de dauphins globicéphales. Pas bien !

Mais tout n’est pas horrible aux Iles Féroé. La preuve, c’est qu’elles comptent une toute petite communauté métallique. Une poignée de formations locales de qualité, dont la plus célèbre est Týr. Ce combo mené par le vocaliste/guitariste Heri Joensen défend, depuis dix ans déjà, les couleurs du viking métal féroïen.

Heljareyga est le projet solo de Joensen. Ce dernier a passé trois années à composer quelques pièces musicales sortant du cadre purement viking/folk métal de sa formation principale. Pour concocter ce premier album éponyme, il a reçu le concours de quatre jeunes musiciens, tous issus de la scène féroïenne.

Il faut bien avouer qu’à premier abord, la différence entre le viking métal de Týr et le métal progressif d’Heljareyga n’est pas flagrante. Heri Joensen possède une voix assez typique, proche du chant clair de Vintersorg (Vintersorg, Otÿg, Bork Nagar) voire de Simen Hestnæs (Arcturus, ex-Bork Nagar, ex-Dimmu Borgir), qu’il est difficile de ne pas associer à Týr. De plus, les lyrics d’Heljareyga, comme la plupart de ceux de Týr sont entièrement écrits en langue féroïenne, ce qui contribue à donner un petit air de famille aux deux formations.

Il faut prêter une oreille attentive à Heljareyga pour se rendre compte que, finalement, hormis les vocaux, les deux groupes sont assez différents. Heljareyga propose un métal à tendance progressive. Moins influencé par les mélodies folkloriques, mais beaucoup plus élaboré que celui de Týr. Les compositions sont longues et épiques (NDR : L’album est divisé en cinq plages dont la plus courte dure quand même 8’45). Comme c’est le cas chez Iron Maiden, Lynyrd Skynyrd ou autrefois Molly Hatchet, Heljareyga évolue sous la forme géométrique du triangle guitaristique. Trois six-cordistes (dont Joensen lui-même) se partagent les attaques multicouches intenses et les soli travaillés. Les compositions alternent les cavalcades épiques, rapides et les passages plus calmes. Bien que Joensen s’en défende, on peut tout de même discerner quelques influences folkloriques dans la musique d’Heljareyga  (NDR : les lignes de guitare et la mélodie de « Regnid », par exemple lorgnent vers la musique celtique). Pas vraiment transcendant à la première écoute, « Heljareyga » finit par envoûter pour peu que l’on prenne le temps de s’y intéresser en profondeur.

mercredi, 03 novembre 2010 01:00

Top Of The Rocks (Ep)

Ces ‘super abeilles’ ne sont pas très travailleuses. Il leur aura fallu huit ans pour se décider à donner une suite à leur « High volume », publié en 2002. Huit années c’est long ! Surtout que la nouvelle galette n’est pas très consistante : six titres seulement (dont une reprise) pour un total de dix-huit minutes de musique, à peine. Il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser. Sauf que, les abeilles qui nous concernent ne produisent pas un miel ordinaire, mais une gelée royale à la saveur inégalable.

Formé en 1998, ce quatuor basé à Los Angeles incarne la quintessence du rock’n’roll. Imaginez un condensé sauvage de garage rock interprété avec la classe aristocratique d’un dinosaure du classic rock. Il aurait probablement été difficile de trouver un nom plus approprié que « Top Of The Rocks » pour décrire cet Ep époustouflant. Les Superbees y allient avantageusement la rage primaire des Stooges, de Johnny Thunders et du MC5 au savoir faire des Rolling Stones et d’Aerosmith.

Du début sleaze rock décapant de « Silverjet », la plage d’ouverture à la cover finale du « S.O.S. » (Too Bad) d’Aerosmith (NDR : enregistré originellement par Tyler, Perry & Co pour l’album « Get Your Wings » de 1974), chaque plage est conçue comme une déflagration de bonheur rock’n’roll. A consommer sans modération.

mercredi, 03 novembre 2010 01:00

Halford IV - Made Of Metal

Un chroniqueur ne devrait jamais consulter la prose de ses collègues avant de se forger une opinion personnelle. Quelques avis glanés au hasard de la grande toile m’avaient convaincu : le nouvel album du ‘Métal God’ était décevant, mollasson, bourré à craquer de ballades et de titres commerciaux sans intérêt. Affaire classée. Et j’en serais probablement resté à ce stade si ‘Rough Trade’ (NDR : qui à pris en charge la distribution du label de Rob Halford, ‘Metal God Records’) n’avait pas jugé opportun de faire parvenir un exemplaire de l’objet décrié à la rédaction de Musiczine. Surprise totale : « Halford IV – Made Of Metal » est excellent et votre serviteur a bien failli passer à côté d’un très bon disque.

Je ne vous ferai pas l’affront de vous présenter Rob Halford. Et si, par le plus improbable des hasards, vous n’avez jamais entendu parler du gaillard, sachez simplement que Monsieur Halford est le hurleur de Judas Priest, depuis 1973. Son influence sur le développement de la communauté métallique a été si importante que celle-ci le désigne désormais sous le sobriquet respectueux de ‘Metal God’.

Contrairement à certains de mes éminents collègues chroniqueurs, je n’ai que deux reproches à formuler à ce nouvel opus. Premièrement, j’abonderai dans le sens des autres scribouilleurs en affirmant que « Made Of Metal », n’est pas un titre judicieux, car il induit le fan en erreur. Bien qu’incontestablement métal, la nouvelle offrande du légendaire vocaliste est loin d’être aussi rageuse que « Resurrection », publié en 2000 et « Crucible », en 2002. Ce qui pourrait décevoir les amateurs des riffs brutaux et du chant haut perché des deux premiers efforts du groupe (NDR : c’est volontairement que je ne cite pas ici l’album « Winter song », paru en 2009, qui n’était, après tout, qu’une collection de chansons de Noël cuisinées à la sauce métal). La seconde erreur stratégique commise par Halford est probablement son choix d’ouvrir les hostilités par l’un des titres les plus faibles de l’album. Car si « Undisputed » recèle un bon riff métal classique, il est terriblement difficile d’adhérer à ce refrain peu chantant : ‘He Is The Heavyweight Champion Of The World’.

Pour le reste, il apparaît que toutes les critiques dont souffre la galette soient largement injustifiées. Certes, « Halford IV - Made Of Metal » présente Halford sous un jour beaucoup plus mélodique que ses deux premiers opus. Cependant, nous sommes bien loin de la succession de ballades et de titres pop-métal décrits sur le net. Et, si l’on serait probablement en droit de réprouver un tel abus de mélodies et de titres accrocheurs sur un album de Judas Priest (NDR : un constat vérifié en long et en large lors de la sortie de « Turbo », en 1986), il faut bien admettre qu’après plus de trente-cinq années passées à défendre la cause du métal pur et dur, le père Rob a le droit de faire ce qu’il veut au sein du groupe qui porte son nom !

On ne rencontre d’ailleurs qu’une seule véritable ballade (« Twenty-Five Years ») sur « Halford IV ». Un slow, pour quatorze plages, avouez que ce n’est pas exagéré. Pour le reste, les compositions oscillent entre un métal mélodique qui rappelle le Judas Priest des eighties (« Speed Of Sound », « Undisputed », « We Own The Night », « Hell Razor », « Matador ») et un hard rock relativement plus commercial (« Heartless », « Thunder And Lightning », « We Own The Night »). Le titre le plus surprenant (et sans doute aussi le plus réussi) est sans conteste « Till The Day I Die », un hard rock bluesy au cours duquel la guitare slide nous entraîne dans les marécages de la Louisiane. « The Mower », le power métal au chant haut perché qui clôture l’album en puissance, réconciliera Halford avec les fans de ses deux premiers opus.

« Halford IV - Made Of Metal » est une réussite. Vous pouvez me croire sur parole. Ou plutôt non ! Ecoutez-le et faites vous votre propre opinion.

mercredi, 03 novembre 2010 01:00

ITP

Le livret du Cd et le site internet du groupe ne nous apprennent pas grand-chose sur I, The Phoenix. Tout au plus peut on y découvrir, que ce duo bruxellois (quatuor sur scène) n’est pas seulement un projet musical, mais aussi une ‘plateforme organique conçue pour explorer, concevoir, brûler et reconstruire’. ‘Un concept mécanique qui nourrit le processus créatif de Jean-Paul Frenay (guitare, voix, claviers) et Vincent Depuydt (guitare, claviers) et les invite à se réinventer au travers de différentes formes artistiques : installations, expositions, films, photographies ainsi que lors d’événements visuels et interactifs’.

N’ayant, à titre personnel, jamais été impressionné par l’art moderne sous quelque forme qu’elle soit proposée (NDR : une visite de la ‘Tate Gallery’ de Londres reste d’ailleurs, à ce jour, l’un des souvenirs les plus médiocres de mon existence) ni par les discours pédants d’artistes autoproclamés, j’avoue que ce descriptif (librement et modestement traduit de la version anglaise trouvée sur le site internet http://ithephoenix.com/ ) m’a laissé de marbre, voir même rebuté.

Même chose pour l’artwork du digipack, flou (au premier abord) et dont le contenu ne révèle  pas vraiment les clés du groupe et de son concept. Vous vous en doutez, ce flou est purement artistique. Il s’agit en fait d’un artwork 3D nécessitant des lunettes appropriées.

Néanmoins, bien que semblant cracher mon venin sur l’emballage et la présentation à la fois pompeuse et minimaliste du cd (mais qu’attendre d’autre de la part d’un gougnafier de métalleux tel que votre serviteur), j’avoue en apprécier grandement le contenu musical.

Ici, la recherche sonore est évidente. Elle vous explose à la face dès l’ouverture d’« Enter The Storm ». Son intensité ne retombe qu’en bout de parcours. C’est-à-dire lors d’« Unseen & Gone », la dernière plage de cette ‘manifestation artistique auditive du talent manifesté par Depuytd et Frenay’. Le son est carrément puissant. Organique et électronique à la fois, la musique de I, The Phoenix semble vouloir mêler rock/métal indus et new wave des eighties aux atmosphères éthérées des seventies. Les ambiances sont rock et sauvages, mais aussi hypnotiques. Elles invitent autant à la danse et au défoulement qu’a la méditation transcendantale. Ecouter I, The Phoenix, c’est se retrouver coincé quelque part entre Nine Inch Nails, les Young Gods, Depeche Mode et les Doors. Décoiffant et bien plus excitant que ce que l’esquisse peinte sur la grande toile ne le laisse deviner. De l’art ? Je ne sais pas. Mais de la bonne musique en tout cas !

mercredi, 03 novembre 2010 01:00

Human Parasite

Responsable d’un premier album éponyme plutôt transparent, paru en 2008, le combo power métal allemand Powerworld s’offre un relookage qui risque fort de ne pas passer inaperçu. Exit l’insipide vocaliste allemand Stephen Brunner, place à l’une des plus belles voix du métal mélodique : l’excellent Andrew ‘Mac’ McDermott (Sargant Fury, Threshold, Yargos).

Commençons l’histoire par le début. Le bassiste allemand Ilker Ersin quitte Freedom Call fin 2005, après sept années de bons et loyaux services. Sa valise est pleine à craquer de compositions personnelles. Et il est bien décidé à les mettre en boite au sein de son propre groupe. Il recrute quelques amis, dont Barish Kepic, l’ex-six-cordiste de Jaded Heart et le claviériste Nils Neumann, en compagnie duquel il avait travaillé chez Freedom Call. Le premier opus est édité par le label Metal Heaven, en 2008. Cependant, les engagements respectifs de ses membres ne permettent pas à Powerworld de se lancer dans une tournée promotionnelle. Le vocaliste Stephen Brunner et le batteur Jürgen Lucas quittent le navire alors que l’enregistrement du second album est en cours.

Et bien tant mieux ! L’intégration d’Andrew McDermott au poste de frontman et l’arrivée d’Achim Keller (Victory) derrière le kit de batterie font passer Powerworld à la vitesse supérieure. Du statut ‘Formation Power Métal Teutone Relativement Insipide’ le quintet passe tout à coup à celui de ‘super-groupe à l’avenir prometteur’. Cette ‘bonne affaire’ n’échappe d’ailleurs pas au label SPV/Steamhammer qui signe Powerworld en août 2010.

« Human Parasite », la première galette éditée par ce line-up remanié, est un véritable cadeau offert aux amateurs de métal mélodique. La voix chaude, très britannique, de McDermott apporte une saveur particulière au power métal classique de Powerworld. Si le riff teutonique est bien sûr de rigueur, les compositions sont sublimées par  les superbes mélodies vocales du ‘Mac’ ainsi que par ses refrains poignants et accrocheurs. Contrairement à de nombreuses formations métal allemandes traditionnelles qui privilégient les rythmiques véloces du speed métal, Powerworld lui, atteint sa vitesse de croisière lors des titres mid-tempo. Certes, certaines plages défilent au rythme effréné de la double pédale (« Children Of The Future », « Tame Your Demons », « Cleased By Fire ») ; mais c’est sur les titres les plus lents (« Evil In Me », « Time Will Change », « Caught In Your Web » que le combo germano-britannique excelle.

Un album à vous procurer d’urgence si vous êtes fan d’Andrew ‘Mac’ McDermott ou si vous appréciez le métal mélodique de combos comme Masterplan ou Firewind.

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