En argot, le mot ‘88man’ signifie ‘pianiste’. Précision, c’est dans le milieu du jazz américain. En fait, il renvoie aux 88 touches en ivoire du clavier. On ne voit cependant pas trop pourquoi ce trio issu du Nord-Pas-de-Calais a choisi ce patronyme. En 2007, leur précédent opus, « Million Silly Answers », avait reçu des échos favorables au sein de la presse hexagonale. Les Inrockuptibles l’avait même considéré comme un des meilleurs albums de l’année.
« Speaking Parts From The Blazing Rows » est scindé en deux volets, à l’instar d’un vinyle. La première partie propose cinq morceaux plus acoustiques, caractérisés par la délicatesse et la subtilité des arrangements de cordes. Des compos folk rock qui baignent au sein d’un univers sonore réminiscent de Bill Callahan (Smog) voire de Lambchop, et qui fleure bon les plaines américaines.
Plus électrique, la seconde partie lorgne plutôt vers Giant Sand. Des morceaux chaleureux, intemporels autant que savoureux.
Pour enregistrer leur troisième elpee, Leo (88man) a reçu le concours d’une belle liste d’invités, parmi lesquels on épinglera le batteur Peter Marolleau (NDR : issu du groupe nantais Fordamage), la chanteuse Chiara Locardi (de l’Enfance Rouge), Laetitia Sheriff, Tall Paul Grundy ou encore Philip Tessier. Que du beau monde !
En constante évolution, la formation française se pose en sérieux concurrent pour ses propres références. En outre, elle mériterait de récolter le fruit d’un travail de longue haleine et acharné.
Leo(88man) assurera la première partie de Junip (nouveau projet de José Gonzalez) le 1er octobre, au Grand Mix de Tourcoing.