Les duos sont dans l’air du temps. D’autant plus que la plupart du temps, ils ont fait leurs preuves. Pensez aux White Stripes, The Kills ou encore à The Dresden Dolls. Keiki réunit donc la chanteuse Dominique Van Cappelen et le guitariste Raphael Rastelli. Et « Waltham Holy Cross » constitue leur deuxième opus.
La musique de Keiki est minimaliste et rudimentaire. Le couple la taxe même de Satanic Pop. Evidemment, lorsqu’on milite chez un label répondant au nom de Cheap Satanism, l’explication tient mieux la route. Compagnon d’écurie, Joy As a Toy, pratique d’ailleurs du Vampire rock. Les contrats sont peut-être signés à l’aide de leur propre sang… Maintenant, question : à quoi peut bien ressembler de la satanic pop ? Le timbre vocal de Dominique libère une fameuse dose d’énergie, rappelant tantôt PJ Harvey ou Kim Gordon. Les accords de guitare sont tranchants. Les mélodies efficaces. Ajoutez-y une boîte à rythmes, et le tour est joué. Jusqu’ici rien qui puisse susciter l’épouvante. Et « Waltham Holy Cross » aligne 17 morceaux vite fait bien fait. Mais au bout de plusieurs écoutes, on décèle, sur certaines compos, des sonorités étranges, énigmatiques. Un peu comme dans les thrillers. Et « (A Girl Called) Healed » en est certainement la plus belle illustration. En outre, le climat au sein duquel baigne ces morceaux est troublant, malsain, étouffant, sudorifique… Sans quoi, hormis le paisible « Tiny White Flower » et l’excellent « Vital », le reste est sculpté dans le punk-noise. Avec plus ou moins de réussite. Selon. Le couple bruxellois aurait peut-être dû opérer une sélection plus drastique des plages de ce « Waltham Holy Cross », l’elpee aurait alors gagné en efficacité…