Deux ans après la sortie de leur premier album "Silent Alarm", le groupe londonien offre le second chapitre, ultra attendu, d’une saga qui a commencé sur des chapeaux de roue. A l’époque, on se souvient que, propulsés par des critiques exceptionnelles et un matraquage radiophonique, nos quatre Anglais avaient touché les étoiles. On nous faisait même presque croire qu’ils étaient seuls au monde (avec Franz Ferdinand…). Zappons immédiatement sur le mot ‘confirmation’ et attardons-nous sur l’essentiel : que peut bien cacher une pochette traversée par des routes tamisées passant au-dessus de terrains de sport ?
A première vue, la réponse fait très mal : pas grand-chose. Le morceau d’ouverture a tout pour irriter. Introduit par un chant insipide puis souillé par un rock scabreux, il ne laisse rien présager d’excitant. Pire : le morceau suivant ("Hunting For Witches") semble tout droit sorti du passé, c’est-à-dire de l’album précédent. Le clonage fait décidément des merveilles… En cours de route, on a pourtant envie de changer d’avis. Les guitares nerveuses, presque épileptiques, font magnifiquement leur boulot, désaxant notre stupeur vers un besoin d’en savoir plus. "The Prayer" fait monter la température, tandis que "Uniform" nous rappelle que nous sommes bien devant un groupe au sens du rythme (et du refrain) acéré(s). Il ne reste plus qu’à entrer dans la seconde partie du voyage, succession de chansons qui, à défaut de nous faire crier au génie, parviennent à maintenir l’attention. Le style est propre et efficace. Les fans de la première heure prendront leur pied sans se prendre la tête. Mais soyons honnêtes : Bloc Party n’est pas (comme certains le souhaitaient, il y a deux ans) à mettre sur un piédestal.