Son prénom le prédestinait à devenir l'un des artistes les plus iconoclastes que le hip hop ait connu jusqu'ici : Kool Keith, alias Dr. Octagon, alias Sinister 6000, alias Reverend Tom, alias Tashan Dorrsett, et on en passe. En 1988 il balance en compagnie de trois potes le furieux « Critical Beatdown », sous le pseudo collectif d'Ultramagnetic MC's : un pavé dans la marre du rap encore balbutiant (à peine 10 ans), dont le single « Ego Trippin' » restera comme l'un des tracks les plus séminal à jaillir sous une casquette de sport. En 1996 il s'invente un nouveau pseudonyme, Dr. Octagon, qui lui va forcément à merveille : dans cette tête bien remplie s'entrechoquent les idées les plus folles, on parle de génie, sauf les puristes qui eux crient au scandale. Aujourd'hui Kool Keith ranime son personnage fantasque, mais il est vrai qu'en dix ans le hip hop a fort évolué. Anticon, Rawkus, Def Jux, Ipecac, Timbaland et les Neptunes sont passés par là? D'où cette forte impression de déjà entendu, et même si ça groove à pleines tubes (« Trees », « Aliens », « Perfect World », « Al Green ») aucun morceau ne sort vraiment du lot. Habile dans le détournement des genres (rock, electro, soul, funk) mais peut-être trop boulimique et dispersé (plus de 5 albums en un an !), « Dr. Octagon » a raté quelque peu son retour. To be continued ?