‘Rivers of shit… mouth to anus… all that blood and no pain ?… she kissed my wrists slashed… Cthulhu… hate the living… something wicked is born’ : Pox, L.Monger et M.Shit racontent sans doute n’importe quoi, mais c’est normal ils jouent du grind, où la parole en général est loin d’être évangile. Eructés, ces mots perdent leur sens : qu’ils évoquent tous les clichés du metal et qu’on s’amuse de leur ignominie, en fin de compte peu importe, puisque l’essentiel réside bel et bien ailleurs. Dans cette basse vrombissante qui déchire le ciel, dans cette batterie qui court avant le troupeau de bisons, à l’attaque, tête baissée et le mufle fumant... Même pas. Ce qui distingue Trencher du tout-venant grindcore, c’est un petit clavier (pour gosses ?) dont l’usage se révèle assez rare dans la sphère metal. Un Casio, tout bêtement, qu’on imagine en bien piteux état à force d’être frappé dans tous les sens. Que ceux qui aiment les dandys d’An Albatross et les mouches de Locust tendent ici leurs deux oreilles meurtries : ça dure 24 minutes (dont 5 de bruit blanc) et ça donne bien la patate. Bien farineuse la patate, mais cela va sans dire.