L’un des pères fondateurs du heavy métal s’apprête à entamer une tournée des festivals d’été, non pas sous son patronyme original, mais bien sous celui de « Heaven and Hell ». Pour célébrer cette reformation éphémère impliquant leur vieux complice Ronnie James Dio, Tonni Iommi et consorts nous invitent à redécouvrir l’essentiel des « Années Dio » sur cette compilation de 16 titres, dont trois inédits.
Renvoyé du Sab en 1979 pour ses excès divers, Ozzy Osbourne est remplacé un an plus tard par Dio, transfuge des fameux Elf et Rainbow. Grâce à la présence scénique redoutable et à l’organe vocal puissant du chanteur réputé pour sa petite taille –normal quand on a fait partie de Elf– Black Sabbath retrouve le succès en gravant le formidable « Heaven and Hell », en 1980 (disque de platine) et le brillant « The Mob Rules », l’album le plus violent de Sabbath. Ces deux opus seront magnifiés sur le double « Live Evil », en 1982. Dio entame ensuite une carrière solo exemplaire, enchaîne tournées sur enregistrements, et trouve le temps de rejoindre Black Sabbath en 1992, pour accoucher du satisfaisant « Dehumanizer ».
Manifestant une lourdeur oppressante à tous les étages, « The Dio Years » rassemble la crème de ce bout de chemin d’un des plus grands groupes de heavy de tous les temps sous la férule du père Dio. Un album qui s’écoute sans aucune lassitude ! Logique, il ne distille que de purs joyaux. Treize grands classiques non-remixés, sans oublier les trois titres bonus qui bouclent la rondelle. « The Devil Cried », « Shadow of the Wind », « Ear in the Wall » n’ont pas le panache d’un “Turn up the Night” ou d’un “Children of the sea”, mais force est de constater que RJ Dio, même s’il appartient désormais à la tranche des 3x20, a conservé une voix exceptionnelle, un organe dont son prédécesseur Ozzy ne pourrait plus se targuer aujourd’hui. Une compile majeure pour quiconque est passé à côté de cette période glorieuse du sabbath noir.