Difficile de ne pas sentir des fourmis vous démanger les jambes, à l’écoute de « Rubber Orchestra », le nouvel et 3ème album du très doué Anthony Joseph. Pour la circonstance, il est de nouveau flanqué de son Spasm Band (double référence aux orchestres de rue chers à Louis Armstrong et aux spasmes dus aux incantations des chants des Baptistes), le poète et écrivain anglais (originaire de Trinidad) dévoile une série de 10 titres au groove et à la foi imparable. Une version moderne et cérébrale de Marvin Gaye ou des génériques endiablés de « Shaft ». Un sacré mélange de funk 70’s (« Speak the Name »), de jazz (« Bullet in the Rocks ») et de musiques africaines chères à Fela Kuti (« Damballah »). Anthony déclame des textes, souvent en spoken-word, d’une rare intelligence sur de longs instrumentaux que l’on croirait joués ‘live’ (« Cobra »), des plages parcourues de guitares funkysantes (« Tanty Linn »), de saxo furieux (« Cobra » encore), de percussions caribéennes (« Griot »), de chœurs féminins (« Money Satan ») ou d’accès de basse caoutchouteux (tout le temps…) Vu sa ferveur proche d’un prêcheur religieux et son immense talent, Anthony Joseph devrait parvenir à convertir de nombreux fidèles !