‘I fuck like I pray. In secret’. Mieux vaut s'envoyer Oxbow en cachette, tant son rock couillu d'hardeurs défoncés à l'adrénaline devrait être interdit aux mineurs, du moins aux personnes sensibles. Le carré blanc de rigueur, c'est donc mal à l'aise que l'on écoute ce groupe champion poids lourd des litanies moites et sordides, sorte de Suicide texan mêlé au sang et au sperme d'Henry Rollins et de Sly Stone. Car ces oraisons funèbres criées par un black en transe donnent la chair de poule - une poule qu'on aurait froidement sacrifiée sur l'autel du rock-métal le plus épileptique et le plus sombre. La musique d'Oxbow sent le mâle en rut. L'écouter c'est transpirer de tous ses pores, perdre à jamais sa virginité dans une orgie des sons et des sens. Epuisant et brûlant, cet " Evil Heat " est un véritable tapis de braises. Et comme avec le feu biblique, s'y brûler c'est se purifier.