Depuis la publication de son dernier Ep, « Heretofore », sorti l’an dernier, on attendait impatiemment la suite des aventures de Megafaun. Faut dire que le folk de ces Yankees (NDR : ils sont originaire de Durham, en Caroline du Nord) est ouvert à l’expérimentation (« These Words »). Il flirte même parfois avec la prog ou le psychédélisme, sans pour autant négliger le sens mélodique de ses compos (« Real Slow »).
Les frères Cook et Joe Westerlund ont milité au sein du DeYarmond Edison, en compagnie de Justin Vernon. Tout comme lui, ils ont la belle et noble ambition de sortir le folk des sentiers battus. La très belle plage instrumentale « Isadora », trempée dans le free jazz et la plus soul « Everything » en sont les plus parfaites illustrations.
Les sessions d’enregistrement de cet elpee ont été réalisées dans une cabane, au fin fond du Wisconsin. La même au sein de laquelle Bon Iver avait concocté son premier long playing, disque qui lui avait permis d’atteindre le sommet des charts. Le nouvel essai du trio est de bonne facture, sans plus. Il y a bien quelques pépites, à l’instar du remarquable « Get Right », pour lequel Justin Vernon se charge de la guitare et dont la structure doit autant au Krautrock qu’au folk. Ou du plus classique « State/Meant », qui aurait pu figurer au répertoire de Neil Young. Cependant, l’album souffre de quelques faiblesses (le très léger « Hope You Know »). Ce qui n’empêche pas Megafaun, vu la liberté de ton qui le guide, de se poser en digne disciple de Wilco voire de My Morning Jacket…