Ce groupe danois n'a aucun lien de parenté avec Craig Armstrong (NDLR : et puis il compte un ‘r’ en plus dans son patronyme !), l'un des fers de lance de Melankolic, le label de Massive Attack ; et pourtant on décèle dans leurs compositions éthérées ce qui fait le charme des Bristoliens et de leur écurie : des rythmes concassés, une ambiance délétère faite de blips neurasthéniques et une voix chloroformée, celle de Marie-Louise Munck. Le groupe n'a aucun lien de parenté non plus avec Aim (auteur de l'album " Cold Water Music "), l'un des fers de lance de Grand Central, le label de Rae et Christian ; et pourtant, on décèle dans leurs compositions éthérées ce qui fait le charme des Mancuniens et de leur écurie : des breakbeats lessivés, du spleen à la sauce downtempo et une voix soul, celle de Marie-Louise Munck. Mais au contraire de la scène britannique, la scène électronique danoise n'a jamais véritablement été sous le feux des projecteurs, et pour cause : à vouloir copier les meilleurs, on n'accouche péniblement que d'ersatz. Et même si Amstrong s'est entouré de l'Orchestre Philharmonique de Prague, comme Badalamenti pour la musique de " Mulholland Drive ", on ne se perd pas ici dans les délicieux méandres d'une histoire musicale hypnotisante, mais plutôt dans une histoire à dormir debout. Et puis Marie-Louise Munck n'est ni Rebekah Del Rio (ah, ce " Llorando " !), ni Ursula Rucker, mais juste une pâle copie de ses divas du dancing que sont, au hasard, Louise Rhodes (Lamb), Jill Scott, ou même Liz Fraser.