Le grand public avait découvert Emmanuel da Silva il y a quelques années, lors de la publication de son single « L’Indécision », un titre issu de son premier album solo « Décembre en Eté ». Entre-temps l’ex-punk d’origine portugaise avait sorti deux autres opus relativement plus confidentiels : « De Beaux Jours à Venir » en 2007 et « La Tendresse des Fous » en 2009. Il revient aujourd’hui pour son 4ème chapitre, un volume qui devrait lui permettre rapidement de revenir sur le devant de la scène…
Comme toujours, Da Silva navigue au sein d’un univers bercé par le sentimentalisme mélancolique et désabusé de Daniel Darc (le superbe « Les Concessions »), même si parfois, et malheureusement, les inflexions vocales sont proches de celles de Raphaël (« L’Escalier »). Les textes sont particulièrement soignés, à l’instar de « La Distance » et « La Crise », des lyrics abordant des sujets sérieux comme la pauvreté, le ‘cul des filles’ (ou l’amour si vous préférez…), des thèmes qu’il aborde avec justesse, tendresse et pudeur. L’instrumentation acoustique a cédé du terrain aux orchestrations et aux arrangements, grâce aux claviers, aux boîtes à rythme et à l’élégante production d’Yann Arnaud (Air, Syd Matters). Une nouvelle dimension qui permet d’écouter cet elpee de bout en bout, sans ressentir le moindre instant de lassitude, malgré quelques titres moins percutants, et même d’atteindre des sommets mélodiques, comme sur le bouleversant « Les Stations Balnéaires ».
« La Distance » constitue manifestement le meilleur album concocté à ce jour par Da Silva, malgré le climat plus sombre et désabusé, au sein duquel il baigne…