Bien avant Rammstein et Marylin Manson, Ministry, groupe américain à l'humour cynique et grinçant, avait jeté les premières bases du métal industriel le plus sombre et malsain. Alors que le groupe de Paul Barker et de l'icône tourmentée Al Jourgensen n'ont jamais cédé aux chants des sirènes commerciales, ce best of apparaît comme un paradoxe dans la carrière sans faute du groupe. Une formation qui connut son heure de gloire dans les années 80, avant de se faire voler la vedette par un Nine Inch Nails qui, entre parenthèses, lui doit énormément. Avec " Greatest Fits ", Ministry aura vite fait de convaincre le néophyte qu'il demeure la référence ultime en matière d'indus brutal. Le band a volontairement fait l'impasse sur ses deux premiers opus 100% électros, "With Sympathy" (83) et "Twitch" (86), pour concentrer ses efforts sur sa période la plus prolifique. Et en particulier, celle du mythique "Land of rape and Honey" dont on trouve deux extraits, du multiplatine "Psalm 69", rendu célèbre par des compos aussi exceptionnelles que "N.W.O." et "Just one fix", ou encore du plus récent et sous-estimé "Reload". Les reprises du "Lay lady Lay" de Dylan et du lourdingue "Supernaut" de Black Sabbath laissent pantois! Quant aux vrais fans, qui possèdent déjà la discographie intégrale des dieux de l'indus, ils pourront toujours se rabattre sur la version live du monumental "So What ", sur le remix déjanté de "Reload" et sur le déjà culte "What about Us?", seul titre véritablement inédit de cet avant-goût de l'apocalypse.