Le plaisir éternel… Tout un programme pour ce groupe (ex-Slaves) qui nous vient tout droit de San Francisco, là où le Flower Power a fait tourner les têtes dans les années soixante. A l'écoute de ce premier album, c'est justement à cette période que l'on pense, tant les morceaux sentent bon le patchouli, une odeur de décadence mêlée de suavité, proche aussi de l'ambiance cabaret des années trente. Avec des titres comme " Stay Precious " ou " Magnus Opus ", on a l'impression d'entendre du Kurt Weill mâtiné de Doors, avec les Bad Seeds en backing band. La combinaison piano, guitare, batterie fonctionne à merveille, donnant une touche d'autant plus mélancolique aux chansons que la voix d'Andrew Rothbard rappelle celle de Michael Stipe imitant Tom Barman (mais là je dis n'importe quoi). Bref, ça flaire bon les fins de soirée bien arrosées, quand tout le monde est parti et que vous êtes accoudé au bar d'un vieux troquet genre " Casablanca ", sauf qu'ici Sam se la joue trip psychédélique, faisant les yeux doux non pas à Ingrid Bergman mais à Nina Simone.