A ce jour, Steve Wynn doit avoir commis près de vingt-cinq albums. En comptabilisant ceux qu'il a enregistrés en solo, au sein de Dream Syndicate, de Gutterball et en compagnie de Dan Stuart chez Danny and Dusty. Et jamais, je n'ai été déçu. Alors, vous vous doutez bien que lorsqu'il grave un double album, il y a de quoi être doublement satisfait. D'autant plus que pour la circonstance, il s'est entouré d'excellents musiciens. Et en particulier le guitariste de Come, Chris Brokaw, son pote et ex-claviériste de Green On Red, Chris Cacavas, ainsi que du bassiste Dave DeCastro et de la drummeuse Linda Pitmon ; c'est à dire l'incontournable section rythmique qui l'accompagne lors de ses tournées. Sans oublier le concours de John Convertino et de Howe Gelb sur l'un ou l'autre fragment. Ce qui explique sans doute pourquoi Craig Schumacher (NDR : aucun lien de parenté avec les célèbres frères, pilotes de formule 1) en a assuré la production. Aux studios ‘Wavelab’ de Tucson. Là où justement, il collabore régulièrement à la mise en forme des œuvres de Calexico et de Giant Sand. Et pour mettre la touche finale, le mixing a été confié à John Agnello (Dinosaur Jr, Cell). Steve a ainsi réuni les conditions optimales pour commettre un ‘must’. Et il n'a pas manqué l'occasion.
En dix-neuf titres, il est parvenu à passer en revue toute l'étendue de son talent ; mais aussi sa capacité à transcender celui de ses invités. Tout son registre y passe : garage, rock, pop, psychédélisme, free jazz, blues, urban rock, punk et même un zeste de gospel. De quoi faire le plein d'énergie et pourquoi pas entamer la danse du scalp, les écouteurs sur les oreilles, sur la table du salon. Vous n'êtes pas convaincus ? Et bien passez donc sur votre chaîne un " Watch your step " ou encore un " Southern California line " à fond la caisse ; et vous allez voir vos voisins déterrer la hache de guerre… Steve vient probablement de réaliser son " Exile on main street ", son " Physical graffiti ", son " Zen arcade " ; mais pour que ce disque se transforme en succès, il faudrait peut-être un miracle. On peut toujours rêver !