Pour produire son nouvel album, dEUS a reçu le concours de Scott McCloud (GirlsVs boys), de Dana Colley (Morphine), de Rudy Trouvé (ex-dEUS, aujourd'hui Moondog Jr), et puis surtout d'Eric Drew Feldman à la production, un personnage qui voici déjà un quart de siècle fut impliqué dans l'aventure du Captain Beefheart, et dont la carte de visite mentionne plus récemment une collaboration et une mise en forme de disques du défunt Pixies, de Pere Ubu et de PJ Harvey. Un choix finalement fort judicieux pour cette formation anversoise qui continue à bousculer les structures traditionnelles de la composition; et dont le talent naturel lui permet de vagabonder d'un style à l'autre avec une facilité et une insolence déconcertantes. Sur " In a bar, under the sea ", la formation fait preuve d'une maturité impressionnante, glissant du minimalisme intimiste, parfois teinté de jazz nightclubbien (Miles Davies?), à l'expérimentation underground de Tuxedomoon, en passant par la folk sordide de Tom Waits. Une opération qu'il réalise sous un dénominateur commun: la pop. Ce qui lui permet ainsi d'extraire plus facilement ses véritables harmonies du chaos et de conserver un niveau mélodique particulièrement élevé. Superbe!