Bien que fondé en 1987, ce quatuor insulaire rame désespérément dans l'antichambre de l'élite musicale. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé de s'en extraire. Ce "Soulscraper" constitue d'ailleurs son quatrième opus. Mais apparemment son style est boudé par les Insulaires qui lui reprochent, peut-être, de ne pas avoir accepté de se laisser enfermer dans le même sac grebo, où moisissent ou ont moisi, les Pop Will Eat Itself, Wonderstuff, Senseless Thing, Ned's Atomic Dustbin et consorts. De trahir davantage une dévotion pour le punkcore d'Hüsker Dü. Et ce n'est pas ce "Soulscraper" qui résoudra le dilemme. Déjà que les lyrics cultivent un sentiment de culpabilité et d'amertume. Mais en plus toutes les compositions reposent sur cette ambiguïté de ton. Agrégeant groove rampant, adolescent, véhément et sens mélodique vulnérable, dont l'énergie nerveuse, irascible est raffinée par des harmonies vocales immaculées, à la limite byrdsiennes...