Ce qui frappe d'abord chez ce quatuor mancunien, c'est la voix de James Mudrizki. Pas tout à fait falsetto, pas vraiment proche de Feargal Sharkey ni de McAlmont. Mais aussi frémissante et féminisée. Une voix qui donne une coloration toute particulière à la musique de Puressence, fondamentalement britpop. Avouant cependant un certain faible pour la cold wave, à l'instar de Whipping Boy. Pensez à Joy Division, mais également aux Chameleons. Une œuvre introspective, volatile, atmosphérique qui a bénéficié, pour la circonstance, de la production de Clive Martin (Flood). Chez ces authentiques stylistes du son, les mélodies rougeoient à l'intérieur de leur propre densité panoramique. Effaçant les frontières entre la matière, l'espace et le temps. L'énergie prend même souvent le pas sur la mélodie. Attention, le sens mélodique n'y est pas absent, même parfois dans une perspective hymnique, mais il épanche une sensibilité aussi cérébrale que passionnelle. Une mélancolie tumultueuse, figée par des lyrics personnels, presque autobiographiques, sombres, auto obsessionnels, exacerbés lorsqu'ils prennent une signification pseudo dramatique. Un superbe exercice de style, mais qui est probablement déjà occupé de flirter avec une nouvelle forme de courant néo progressif...