Belle réussite que ce projet mené par le chanteur-guitariste J. Robbins, ex-Jawbox et Burning Airlines. Passé du label De Soto à Dischord, pilier du milieu indé de la côte Est, il semble avoir trouvé une formule idéale pour ses textes à portée clairement politique (« To The New Mandarins »), magnifiés par les vocaux célestes de la bassiste Janet Morgan (Mme Robbins à la ville) et la rythmique précise et puissante de Darren Zantek (ex Kerosene 454).
Catalogué post-punk –ce qui, je l´avoue, ne signifie pas grand chose pour moi, comme la plupart des sous-genres en ‘post’ ou en ‘core’– le trio trousse un cocktail envoûtant et emballant, entre dissonances, mélodies et puissance rock, à l´image de ce « To The New Mandarins », ouverture imparable surfant entre mélodies tordues, groove soutenu et chœurs ‘kimdealesques’ signés Janet Morgan. La suite est à l´avenant, savamment déstructurée, tutoyant constamment l´inattendu, comme sur l´épileptique « Hug The Floor », ce « Little Empires » à un cheveu du punk ou encore le martèlement sourd de « Unreal Estates », entre grondement de basse et mélodies décalées. « Mercury » parachève l’œuvre, final bâti en forme de lente montée en puissance, enlevé et aérien à la fois. Efficace et surprenant !