Nate Hall est le chanteur/guitariste/lyriciste de U.S. Christmas, une formation psyché/rock signée chez Neurot Recordings. Pas étonnant que son premier album sorte dès lors sur le label de la bande à Steve Von Till. Nate reconnaît pour influences majeures Bob Dylan, Neil Young, Bruce Springsteen et Townes Van Zandt. Sur son premier elpee solo, il reprend d’ailleurs son « Kathleen ». Hormis le titre maître et le dylanesque « Chains », au cours desquels il a reçu le concours d’un claviériste, Hall se réserve toute l’instrumentation. Pas de drums, cependant, mais une boîte à rythmes. Et puis des tas de guitares (acoustiques, électriques, slide, à 12 cordes), du banjo et même du theremin (« Electric night theme »). Une des quatre pistes les plus électriques. Les cordes y sont même filandreuses. Dans le même esprit, « Raw chords » est parcouru d’accords de slide gémissants, presque floydiens. Une compo sur laquelle sa voix est chargée de reverb. Tout comme sur les deux premières plages de l’elpee. Il la trafique encore sur « To wake and clean ». On dirait presque qu’elle émane d’un 78tours, un morceau au cours duquel son solo en fingerpicking se révèle à la fois précis, indolent et clair. A contrario, le traditionnel « When the stars begin to fall » est interprété a cappella, sous la forme d’un hymne. Et il nous réserve un instrumental, « Night time ». Sèche et banjo se conjuguent pour nous entraîner sur le chemin des Appalaches. Lorsqu’il n’est pas trituré, le timbre de Nate est graveleux, flemmard, rappelant même un certain Nikki Sudden. Sans quoi, baignant au sein d’une mélancolie douce, parfois angoissée, souvent profonde, ce « Great river » ne manque pas d’allure…