Derrière le titre amusant de cette sauterie pop-rock a priori aguichante, se cache une création baignée de mélancolie. Ce troisième album de Bad Astronaut est, en effet, l’ultime chapitre de l’histoire de la formation, puisque son batteur a décidé de quitter cette terre en y laissant des compos inachevées. Passé le cap du choc émotionnel, le leader du groupe, Joey Cape, (également chanteur de Lagwagon) a décidé de mener le projet jusqu’au bout afin de rendre hommage à l’un de ses artisans. Heureusement, il ne commet pas l’erreur d’en remettre plusieurs couches et exploite le spleen des musiciens de façon audacieuse. Ultra mélodique, voire légèrement sautillant en début de parcours, l’album se concentre sur ses balades et dévoile le meilleur de lui-même dans le très élaboré et superbe « The F World » (près de 8 min). L’ensemble manque certes de profondeur et d’inventivité, mais il contient quelques étoiles. Et après tout, personne ne leur a demandé de décrocher la lune…