The Somnambulist, fière équipée de funambules sprintant sur une corde raide, au-dessus d’un précipice.
En équilibre sur un fil conducteur, tendu au dessus du vide, il tend ses bras pour nous happer.
Quand celui-ci semble nous gagner, le collectif presse le pas et nous emmène dans son sillage.
De quoi parfois donner le tournis. Mais tout autour du vide, des nuées d’air s’engouffrent dans nos poumons alors qu’on se croyait au bord de l’asphyxie.
La voix éraillée glisse comme une lampée de Bourbon dans les crevasses sèches et arides d’une gorge montagneuse. Une autre coule parfois comme un torrent limpide.
Le ciel est bas par ici. Et terriblement lourd de sous-entendus.
« Sophia Verloren » est un mirage, un leurre, une imposture, une talentueuse évocation de l’impalpable.
C’est une œuvre construite sur le principe des poupées Russes.
Intimiste comme une pièce jouée dans le dernier théâtre du monde.
C’est aussi une œuvre en mouvement, qui ignore le statisme, mais manie habilement les pleins et les déliés de la forme musicale.
« Sophia Verloren » ne s’écoute pas distraitement ; il nécessite une plongée en apnée, dès lors qu’on accepte l’idée de s’y noyer.
Au bout du compte, une belle échappée.