C’est un poil malin qui se cache dans la main, un poil qui gratte, démange, secoue le bas des reins.
Un poil retors, qui fait la nique à la bonne éducation et aux conventions.
C’est une tache qui s’étend, fait mauvais genre, fait du bien.
Une grosse tache de ketchup, et le ketchup, on le sait, ne part pas facilement, en machine ou à la main.
C’est un art, c’est un style, un poil macho, juste ce qu’il faut mais pas trop.
C’est une auréole de contestation, iconoclaste, qui se moque du bien pensé, et s’étend, roule comme la vague, vient lécher le sable et baiser nos pieds.
Un bain de jouvence, un bain de minuit, un bain séant.
Dans le clapotis d’une sauce qui prend au fond d’une vielle casserole, dans la rouille d’un cocktail qui fleure bon le Rock & Roll.
L’histoire est un plat qu’on ressert froid, mais qui passe tellement mieux arrosé de Tequila.
Echoué sur les plages de Wallifornie, Dick Dale s’étire longuement dans le panache d’un missile cubain oublié pendant cinquante ans sur la plage humide de désirs refoulés et portés à leur paroxysme. Moment choisi pour envoyer la sauce en une giclée de sperme rouge sucré. « That’s Right ! »
Les poulettes du coin se trémoussent dans leurs maillots deux pièces dont le tissu transparent peine à cacher l’émoi. « Bikini B**ch Party ».
La mort elle-même secoue son squelette en haut de la dune et glisse entre deux collines tropicales surmontées de tétons violacés. « Los Tres Tikis ».
Enfin, la lune s’étrangle dans un dernier orgasme alors qu’un avion espion pénètre son atmosphère en franchissant le mur du son. « Kelly Johnsson ».
Quatre titres qui donnent le ton, la couleur, le son de la bonne humeur.