Ames syncopées, priez pour nous !
Trente-sept ans que David Thomas ne fait rien comme les autres ; et on se doute, ce n’est pas demain la veille qu’il va retourner sa veste.
Elément central, dernier rescapé, fondateur et frondeur du Pere Ubu originel, qui en a vu passer du monde, et du beau monde de surcroît, cette figure de proue de Rock dit avant-gardiste perpétue le mouvement initié dès les débuts, conservant toute sa lucidité et sa verve tout au long de ce dix-septième opus sous le pseudonyme royal emprunté au poète et écrivain Alfred Jarry.
« Thanks », morceau d’ouverture rappelle d’ailleurs le premier album, « The Modern Dance », détournant les codes du Disco et usant des mêmes chemins facétieux (on appréciera au passage le traitement réservé au « Ring My Bell » d’Anita Ward).
Ce périple découpé en onze titres d’une modernité déconcertante permet à ce vieux de la vielle de continuer son œuvre dans une semi-indifférence qui lui sied parfaitement.
« Lady From Shangai » creuse donc le même sillon que ses précédents essais, déconstruisant et réinventant la Dance music dans un esprit révolutionnaire et bien sûr, loin d’être évident à comprendre.
En 1978, Allen Ravenstine, alors membre du groupe disait : ‘Les Sex Pistols ont chanté « No Future », mais il y a un futur et nous essayons de le construire.’
Nous sommes en 2013 et les travaux continuent…