Début 2011, le premier elpee de Familha Artús, « Drac », m’avait complètement bluffé. Ce qui lui avait sans doute valu de sortir sur le célèbre label alternatif du Folklore de la zone mondiale (lancé par les Bérurier Noir). La chronique de cette bombe du pays basque est toujours disponible ici.
Rebaptisé plus sobrement Artùs, le collectif a entre-temps créé sa propre boîte, Pagans. Une écurie, qui se définit comme une plateforme commune pour les groupes, ouverte à la musique improvisée en téléchargement libre et propice à des laboratoires singuliers de rencontres éphémères.
Eponyme, ce nouvel opus constitue le résultat d’un long cheminement où chaque musicien a composé deux morceaux. Quant aux lyrics, ils sont issus de l’œuvre « Cantaplora » de Bernard Manciet, écrits entre 1961 et 1964. Robert Cahuzac était cependant intervenu au préalable, afin de récupérer les textes. Des textes chantés en occitan de Gascogne, mais traduits en français au sein du booklet.
Résultat des courses ? Et bien, on est entraîné au cœur d’un véritable voyage musical à travers les superbes paysages vallonnés et verdoyants des Landes. Entre ciel, mer et terre. Réalisé grâce à un savant dosage entre électro et instruments traditionnels comme la cornemuse, la guitare baryton ou encore le tambourin béarnais. Et lorsque des chants viennent parfois s’y poser, c’est de façon inattendue. Tantôt comme criés du haut d’une colline, tantôt chuchotés dans le creux de l’oreille, voire sous une forme tribale.
Bref, onze titres à écouter en manifestant une ouverture d’esprit aussi profonde que les forêts landaises. Mais susceptibles de procurer leur lot de surprises et de sensations fortes.