Quiconque s’intéresse à Quentin Tarantino devrait connaître Robert Rodriguez, réalisateur inégal de productions tantôt hollywoodiennes (« Spy Kids »), tantôt indépendantes (« Planet Terror », hommage aux films de zombies et deuxième volet de « Grindhouse », dernière production de Tarantino). Quand celui-ci décide de s’attaquer à un album, il y a donc de quoi tirer la langue. Résultat d’une association à laquelle a pris part la formation hispano-américaine Del Castillo, Chingon (surnom du macho mexicain par excellence) est disponible depuis 2004 sur internet.
« Se me Paro » ouvre l’album. Débordant de sensualité, de groove latino et de guitares électriques hurlantes mais bien sales, cette plage mélange sonorités ‘live’ et arrangements studio. Impressionnant ! Imparable, « Malaguena Rosa » est cette compo qui accompagne le générique final de ‘Kill Bill 2’ ; elle aura fait chavirer les cœurs transis de fans d’Uma Thurman. Un peu comme si Santana avait vendu son âme au diable au lieu de nous fourguer sa musique d’ascenseur (je parle ici de ses dernières productions). Le reste de l’album déçoit, naviguant entre reprises de standards mexicains et compositions originales. Heureusement, la version étendue de « Cucka Rocka », adaptation de « Cucaracha » sous amphétamines, toutes guitares dehors, vient sauver la mise. On oublie souvent de se tourner vers l’Amérique Latine en matière de rock. Pourtant, sans parvenir à transformer l’essai, Chingon a le mérite de poser les jalons d’une fusion latino qui pourrait faire des ravages sur notre Continent. On espère pouvoir les découvrir bientôt en ‘live’…