Ex-Giddy Motors, Gaverick de Vis a fondé Poino. Un groupe qui pratique une forme de noisy/math/rock ténébreux et tourmenté. Mais en prenant soin de le baigner dans un climat bien insulaire. « Bon Ick Voyeur » constitue son second album. Il fait suite à « Moan Loose », paru en 2010. Il avait d’ailleurs déchaîné les passions dans la presse musicale alternative. Gaverick se consacre au chant et à la guitare. Il est soutenu par le drummer John Greenhorn et le bassiste Ross Blake.
Caractérisé par ses cordes de gratte bruitistes, « Bird Trick » semble naître d’une cacophonie organisée. La voix est entêtante, perturbante. Elle me fait parfois penser à celle de Captain Beefheart. Lorsqu’elle n’adopte pas des inflexions tribales ou carrément punks. Ce sont les drums qui servent de fil conducteur à « Special Wrong ». Basse et guitare entrent en conflit tout au long de « Ienod », pour prendre le pouvoir. Mais le duel est inégal. Instrumental, « Pinking » permet au trois solistes de tirer leur épingle du jeu. Pas trop ma tasse de thé. Les cordes entrent de nouveau en distorsion sur « Burnt Birtday », une piste au cours de laquelle la montée en puissance est bien palpable. Si « Doom Fist » constitue certainement la plage la plus aboutie de l’elpee, « Lazy Biotic » finit par taper sur les nerfs. Intentionnel ? Accords de piano, notes de vibraphone et interventions des violons enrichissent « Terpsichordia », un morceau empreint de mélancolie.
Si « Bird Trick » m’avait particulièrement fait flasher, « Bon Ick Voyeur » ne m’a convaincu qu’à moitié. Pour inconditionnels uniquement…