Installée à Brooklyn depuis le début du nouveau millénaire, cette formation américaine avait déjà dévoilé un aperçu de son potentiel en signant « Charm School », dès 2003. Un son champêtre, deux songwriters, des envolées épiques et de minutieux bricolages se portaient au chevet d’imparables mélodies. Le disque a cartonné aux Etats-Unis mais est resté bloqué dans la poche de l’Oncle Sam. L’Europe sera donc privée d’une rencontre avec Bishop Allen. En 2004, Justin Rice et Christian Rudder, les deux têtes pensantes du projet, décident de reprendre des études et de mettre le groupe entre parenthèses.
Mais début 2006, les compères se lancent un défi : revenir aux affaires en livrant, chaque mois de l’année, un nouvel E.P. Résultat de cette entreprise roc(k)ambolesque : 58 chansons en béton. La musique de Bishop Allen se situe au carrefour des meilleurs instants du rock indé : The Shins, Arcade Fire, Papas Fritas ou Of Montreal, pour ne citer qu’eux. Intitulé « The Broken Strings », le deuxième album du quatuor new-yorkais est, à quelques chansons près, un condensé des plus grands moments de leur incroyable escapade discographique. D’apparence simplistes, les mélodies découlent, en réalité, de subtilités instrumentales et d’un solide amour du risque. Car, c’est un fait, Bishop Allen aime mélanger les instruments, partir dans tous les sens, quitte à pervertir la cohérence de l’ensemble. Les douze chansons de l’œuvre apparaissent alors comme de petites unités élémentaires regroupées sous une seule et même coupole. Alors certes, c’est diffus mais toujours bien foutu.