Opération à cœur ouvert.
Bref mais incisif, cet album constitue une bonne surprise.
Qu’on n’attendait plus.
Mais fallait-il que son géniteur endure les pires tourments pour arriver à tel résultat ?
Peut-être.
Quoi qu’il en soit, ce « Heartbreak » est criant d’intégrité et de vérité.
Mais ce ne sont pas ses seules qualités.
Si ces compositions lorgnent toujours vers une Indie Pop matinée d’underground nineties (Catherine Wheel plutôt que Ride, vous voyez ?), Gabriel Dozin semble ici abandonner la casaque du looser sympathique pour endosser une armure qui, si elle dissimule mal les fêlures et cicatrices palpables à la surface de son âme, reflète suffisamment d’éclat que pour impressionner dès la première écoute.
Cette puissance placée d’emblée sur « Closer », titre audacieusement long qui ouvre l’album est cependant habilement contrebalancée par le suivant, « V12 », une compo caractérisée par ses arpèges mélodieux qui baignent dans une aura Shoegaze parfumée de chœurs optimistes.
L’opus est court et laisse sur sa faim, ce qui n’est pas nécessairement un inconvénient.
L’introspectif « Long Distance » parcourt des miles et des miles sur des versants qu’on jurerait écossais, quand les battements renversés de « Heartbreak » suspendent le temps aux accords de guitares saturées.
Enfin, passé l’introduction mastodonte, la testostérone grésille dans l’Asphalt », plantant le décor sans jamais se fondre dans l’ambiance.
La production rend fidèlement justice aux chansons en évitant d’en remettre une couche, laissant aux chansons la place pour s’exprimer.
Bref, « Heartbreak » soulève mon enthousiasme, ce que les précédents projets de notre homme (Championship Manager, Hypodrome ou Sealane bien avant) n’étaient pas encore parvenus à réaliser.
Opération réussie.