Considéré comme de l’Ambient par certains et du Post-Rock par d’autres, le projet de Matthew Cooper, Eluvium, est avant tout un intense voyage intérieur. Enveloppés d’une légère bulle d’oxygène, on se laisse emporter là où les splendides plages instrumentales de « Copia » nous entraînent, sans la moindre attache. On apprend enfin à respirer. On apprend enfin à ouvrir les yeux et, surtout, les oreilles. Les sons délicats du piano et des cordes d’Eluvium nous lavent de nos impuretés et nous absolvent de tous nos péchés, comme si le paradis avait ouvert ses portes et qu’il nous accueillait généreusement en son sein, l’espace d’une courte visite inopinée. Après nous avoir permis une petite mais essentielle remise en question de nos valeurs et de notre style de vie, le paradis referme délicatement ses portes et la bulle d’oxygène nous reconduit lentement sur terre. L’esprit sain et apaisé, on s’endort, satisfaits d’avoir enfin déchiffré le véritable sens de notre vie. Suite au magnifique « An Accidental Memory in Case of Death », Eluvium nous offre gracieusement une nouvelle expérience divine et atmosphérique à faire pâlir de jalousie Brian Eno. Alléluia !