Epoustouflant ! Le premier album des trashers de Trouble Agency s’affiche comme la meilleure production belge en matière de metal survitaminé depuis la dernière livraison de Channel Zero. « Moneycracy » replonge l’auditeur au beau milieu des années 80, à l’époque où Exodus, Death Angel, Testament et Voivod donnaient naissance à un nouveau style : le trash métal. Didier Vancopenolle et Larry V. de Rostyne savent y faire lorsqu’il s’agit de composer des riffs tranchant comme un scalpel. Si le combo originaire de Soignies a parfaitement bien appris sa leçon et utilise tous les codes du trash, il évite, par un savant tour de passe-passe, de nous plonger dans la lassitude. Pourtant tout est là : la voix hargneuse, les breaks assassins, les tempos infernaux, les textes revendicatifs… et une production ultra professionnelle, signée Dirk Miers. Récemment, en ouverture du concert d’Anvil au Negasonic d’Alost, Trouble Agency a démontré à un public, médusé par tant de dextérité, que ses prestations scéniques sont à la hauteur de cette petite bombe à fragmentation baptisée « Moneycracy ». Sur certains titres, plus techno trash, on pense beaucoup à Coroner (une référence !) et même à leurs compatriotes de Celtic Frost. La voix de Didier Meeus évoque parfois l’organe de Thomas Gabriel Warrior, et certains riffs sont aussi lourds qu’un « Dethroned Emperor ». Les gars ont à coup sûr perforé leurs tympans en écoutant « To Mega Therion » et « Cold Lake ». Le groupe, cela se sent, croit dur comme fer en ce qu’il crée, en ce qu’il joue. Et il ne se trompe pas. Des titres tels que « 08/06/1945 », « Moneycracy » ou « The King of Blood » ont l’étoffe d’un « Bonded by Blood » ou d’un “Black Fuel”, rien que ça !
Après le succès éphémère de Cyclone dans les eighties et le sabordage de Channel Zero à la fin des années 90, Trouble Agency a pour périlleuse mission de défendre les couleurs du trash ‘Made in Belgium’. Que le Dieu métal leur accorde pérennité !