Il s’agit déjà du cinquième opus d’Artùs ; et à chaque fois la surprise est totale. Il fait suite à « Drac », paru en 2011, mais alors sous le patronyme de Familha Artús ; et sur le label alternatif du Folklore de la zone mondiale, au sein duquel militent également les Ramoneurs de Menhirs…
Eponyme, le deuxième revisitait le « Cantaplora » de Bernard Manciet, une œuvre qui invitait à voyager entre ciel et terre, mais du côté du pays basque…
Le périple nous entraîne aujourd’hui encore davantage vers le sud-ouest. C'est-à-dire au beau milieu des espaces pyrénéens. La bio nous apprend ainsi –et la journée de votre serviteur ne sera pas vaine– qu’Artùs vient du celtique ‘Arzh’. Et se traduit par ‘Ours’ (« Ors » en occitan). La boucle est donc apparemment bouclée. Quoique ! En fait, les textes et le climat de cet opus s’inspirent de ce roi déchu de la montagne. Car fidèle à ses références littéraires, c’est Jean Soust qui a, pour la circonstance, inspiré le collectif. On suit ainsi la bête à la trace, emprunte les itinéraires qui passent par les cols… au cœur des superbes paysages montagneux que nous réservent les Pyrénées. En 5 pistes, d’une durée qui oscille de 7 à 9 minutes, quand même.
Dont on épinglera tout particulièrement deux compositions. Tout d’abord « Aurost ». On pourrait fredonner cette chanson en chœur, au coin du feu, à la tombée de la nuit. Puis « Chasse party ». Une sonnerie prélude la battue. Des coups de trompe ou de corne décrètent le début de traque. La bête est en vue. Puis les percus nous glacent le sang. Une fusillade vient d’éclater…
Le mot de la fin est d’ailleurs laissé à Jean Soust. Il y donne une version personnelle de cette œuvre : ‘Avec ce disque, l’ours retrouve une place dans les Pyrénées. Il redevient celui par lequel on s’émeut, on se raconte et on communique. De façon sensible et sensée. Il est redevenu celui qui inspire…’