Il s’agit du deuxième opus de ce duo californien. Enfin établi à Los Angeles. Et il fait suite à « Forgetter Blues », paru en 2013. A la barre, le fondateur Lucas Fitzsimons (NDR : il est argentin) et Ryan Foster.
Le patronyme du band est emprunté au dieu païen dévoreur d’enfants imaginé par Alan Ginsberg, dans son poème ‘Howl’. Pas étonnant que la formation rêve de Beat Generation. Donc des sixties, au sein desquelles la musique des Molochs puise allègrement. Un peu comme Modern Lovers.
Bref, les 11 plages de cet opus sont épurées comme à cette époque dorée. Les sonorités sont vintage (guitare, orgue), même quand elles sont sculptées dans le psyché/folk ; et parfois, un harmonica vient traverser l’expression sonore. A l’instar de « No more cryin’ », probablement inspiré par le Butterfield Blues Band, mais qui aurait pu également figurer dans le répertoire des Beatles ou des Stones à leurs tout débuts. Encore que les compos les plus allègres me font curieusement penser au Them (NDR : oui, oui, pensez à « Gloria »). On a même droit à des guitares tintinnabulantes, dignes des Byrds sur « The one I love », et puis des traces de garage, probablement empruntées aux Seeds, dispersées ça et là. Sans oublier le final, « You never learn », un morceau dylanesque, mais trempé dans l’orgue Hammond, un peu comme à l’époque du Band. Un album rétro, mais particulièrement rafraîchissant.