Bien que né à Hawaii, le Reverend Freakchild a passé l'essentiel de sa vie à New York. Particulièrement prolifique, il avait publié, il y a moins d’un an, un triple cd baptisé "Illogical optimism". "Preachin' blues" est un elpee plus personnel. C’est d’ailleurs en solo et armé de sa gratte ainsi que d’un harmonica, qu’il interprète les morceaux taillés dans un blues pur et dur. Ce disque a été enregistré ‘live’, au studio KBOO à Portland, dans l'Oregon, lors d’une tournée estivale de trois mois. Mais à San Francisco, on lui vole son matériel, et tout particulièrement ses guitares. Pas découragé, il rachète aussitôt une nouvelle Resonator et décide de continuer à prêcher son blues. C'est donc dans ce contexte qu’il a immortalisé cet opus, au cours duquel il propose country/blues, folk et americana. Un elpee qui réunit compos personnelles et reprises de standards du style.
Titre court, "Holy breathing blues" ouvre la plaque. Un blues authentique qu’il souligne d’interventions à la Resonator et à l’harmo. Il présente brièvement les plages suivantes à l'aide de courts prêches. Il nous parle ainsi de ses ancêtres avant d'attaquer le "See that my grave is kept clean" de Blind Lemon Jefferson, une plage au cours de laquelle il affiche beaucoup de conviction et montre tout son talent. Il s’exprime au sujet de la vie et de la mort, puis affronte "In my time of dyin'", un traditionnel adapté par Blind Wilie Johnson, Josh White, Bob Dylan et même le Led Zeppelin. Sa lecture du classique de Son House, "Preachin' blues", est à nouveau impeccable. Son approche aux cordes est à la fois verveuse et plutôt brutale. Plus étonnant, la cover du "Kiss" de feu Prince. "All I got is now" est issu de la plume du Reverend (NDR : cette piste entame "Hillbilly zen-punk blues", un LP publié en 2015). Encore un traditionnel, mais attribué à R.L Burnside : "Wish I was in Heaven sitting down". Et la version est totalement bouleversante, l’artiste s’immergeant totalement dans son blues. Il revisite le "It's gonna be alright" de Reverend Gary Davis. C’est la plage la plus longue. L’album recèle un bonus track, en l’occurrence une version a capella du "Grinnin' in your face" de Son House, immortalisée live au Yorkschloesschen Blues and Jazz Club, à Berlin, en août 2013…