Oozing Wound est un trio chicagoan qui pratique un metal agrégeant proto-punk, hardcore, stoner, doom, drone, thrash et noise. A son actif, trois albums et un split LP, partagé en compagnie de Black Pus. « Whatever Forever » constitue donc son troisième et propose 10 pistes qui tiennent parfaitement la route. Seul bémol, le chant. Pourquoi hurler ses paroles ? Pour être dans l’air du temps ? Dommage, car l’expression sonore est le plus souvent mélodique et évite les soli nombrilistes afin de privilégier des tableaux climatiques, développés dans l’esprit d’un Prong. « Weather teamer » pourrait même servir de B.O. à un thriller hitchcockien. Et l’épique « Tachycardia » ainsi que le belliqueux « Sky creep » adoptent un profil sembable. Tout comme « Mercury in retrograde virus », dont les lignes de cordes sont tracées, un peu comme chez Swans. Des cordes qui deviennent même bringuebalantes sur le nihiliste « Diver ». Un feeling qui envahit également le meilleur titre de l’elpee, « Everyhting sucks and my life is a lie ». Il s’ouvre sur un tempo martial avant de se transformer en véritable hymne. Ecrasé par ses riffs en boucle, « Rambo 5 (Pre-Emptive Strike) » aurait pu naître d’une rencontre entre Mastodon et Suicidal Tendencies. L’instrumental « You Owe Me, Iommi » adresse un clin d’œil au célèbre gratteur de Black Sabbath (NDR : non, non, il ne lui doit rien, ce serait plutôt le contraire), alors que les sonorités de guitare lorgnent plutôt vers Metallica. Il y a bien longtemps que votre serviteur n’avait plus autant flashé sur un groupe de métal… même si la voix a sans doute de quoi le contrarier…