Doherty arrêterait-il de jouer aux cons si les gens s’intéressaient beaucoup plus à sa musique qu’à ses grotesques tribulations ? Rien n’est moins sûr. Heureusement, le Briton est beaucoup plus doué pour manipuler la guitare et le micro que son image. Et avec un putain de disque comme « Shotters Nation » qui s’en soucierait, après tout ?
Second essai du trublion préféré des tabloïds et de sa bande, « Shotters Nation » nous dévoile un Doherty presque sincère et poétique, à mille lieues de son personnage médiatique. Bien que la plage d’ouverture, « Carry On Up the Morning », évoque inévitablement The Libertines, le reste s’en éloigne légèrement pour lorgner du côté des Stone Roses ou encore des Kinks. Pete Doherty y cosigne l’intégralité des titres. Sa bien-aimée et partenaire de guindaille Kate Moss n’est pas en reste puisqu’elle collabore sur pas moins de quatre morceaux dont les sympathiques « French Dog Blues » (coécrit également par Ian Brown) et « Baddie’s Boogie ». Le jeune homme a beau ne pas être un exemple à suivre, il n’en demeure pas moins une légende du rock’n’roll et ce « Shotters nation » d’excellente facture ne fait que le confirmer, une fois de plus.