A l’origine, Linda et Mats Brandemark avaient fondé Lighthouse. Le couple avait gravé un excellent album en 2014. Eponyme, il était le fruit d’un savoureux cocktail entre americana, country et pop. Le duo a ensuite recruté trois nouveaux musicos. En l’occurrence le guitariste Tobias Bergström, le batteur Thomas Bjerklünd et le bassiste Marc Gransten. Et dans la foulée, le patronyme a été transformé en Lighthouse Sweden. Pas étonnant, quand on sait que le quintet est suédois.
"Love can seriously damage your heart" lorgne manifestement vers Dire Straits ; et tout particulièrement lorsque Tobias libère ses accords de guitare. A cet instant, on croirait entendre un Mark Knopfler au sommet de sa forme. Et il brille à nouveau sur le plus pop "Neon signs", une plage au cours de laquelle la voix de Linda est tellement proche de celle de Blondie. Mats récupère le micro sur le délicieux blues rythmé "Everybody's been a fool", avant que Linda la rejoigne, alors que l’ensemble est entretenu par l'harmonica de Derrick Big Walker et le piano électrique… Dans le même esprit, le classieux "We used to be lovers" se distingue par une excellente sortie sur les cordes. L’opus recèle plusieurs plages country, dont "Basier to life" une ballade romantique qui met en exergue la pedal steel, la sèche et l'orgue de Felix von Feilitzen, invité pour la circonstance. La slide se substitue cependant parfois à la pedal steel. Plage entraînante, "Hole in my soul" se singularise par ses harmonies vocales en couches ; mais également par une intervention remarquable à la guitare, accordée dans un climat blues. L’harmo et le sax d’Olaf Slund dynamisent le rock "Silver & Gold". "Angel" clôt cet LP. Un titre folk interprété d’une voix pure, lumineuse et simplement belle par Linda, réveillant en mon for intérieur le souvenir de Sandy Denny, la vocaliste de Fairport Convention, disparue depuis déjà près de 40 ans…