Vingt-deux ans que Slowdive n’avait plus enregistré de nouvel album. Il s’agissait de « Pygmalion », juste avant que la band ne soit viré par Creation. Le combo va alors poursuivre son aventure au sein de Mojave 3. Mais sans le drummer, Simon Scott, parti alors embrasser d’autres horizons sonores, chez Televisie. Les musicos vont également, en parallèle, développer des projets plus personnels. Mais en 2014, le combo se reforme, célébrant le retour de Scott. Et début de cette année, il décide de graver son quatrième elpee. Pour un résultat tout bonnement épatant. Malgré un recours judicieux à l’électronique. Car elle est mise au service de l’instrumentation organique. C’est même Simon qui s’en charge.
En écoutant ce « Slomo », on ne peut s’empêcher de penser à la nature. Aux nuages, aux étoiles, aux cieux, au vent ainsi qu’aux océans. Notamment. Les compos baignent au sein d’une brume veloutée. Limpides, les voix de Neil Halstead et de Rachel Goswell n’ont jamais été aussi complémentaires. Et puis il y a ces sonorités de guitares. Shoegaze, noisy, lumineuses, tintinnabulantes, éthérées, mélodieuses, raffinées, sauvages et surtout délicieuses…
Le long playing est découpé en 8 morceaux. Une œuvre qui s’ouvre par l’élégant et addictif « Slomo » et s’achève par l’hypnotique « Falling ashes », une piste caractérisée par ces notes de piano en boucle qui ouvre de nouvelles perspectives dans l’écriture de Slowdive. Hymnique, « Star roving » est abordé dans l’esprit de Ride, mais après avoir été trempé dans le miel. « Don’t you know why » et « No longer making time » lorgnent carrément vers Cocteau Twins, même si certaines tonalités de cordes évoquent plutôt Durutti Column. Des guitares en arpège et une ligne de basse alt rock alimentent le single « Sugar for the pill », une plage qui aurait pu figurer au répertoire de Mojave 3. Mélancolique, « Everyone knows » aurait pu servir à la B.O. du film consacré aux « Hauts de Hurlevents », le roman d’Emilie Brontë. Plus complexe, « Go get it » baigne au sein d’un climat ténébreux, mais se distingue par ses vocaux en couches, son riff sauvage, son crescendo luxuriant ainsi que son groove enfiévré et humide…
Un must ! Slowdive se produira ce 7 octobre au Botanique, mais c’est sold out depuis belle lurette…