Paru en février dernier, le premier volume d’« Occult Architecture » reflétait la face la plus sombre et sensuelle de la nature humaine. Le deuxième propose donc la plus lumineuse et chaleureuse. Un peu dans l’esprit du Yin et du Yang. Si la musique de Moon Duo est manifestement influencée par le krautrock et le psychédélisme, elle se veut plus contemporaine sur le dernier essai, lorgnant parfois vers l’électronica. Il y a bien sûr des cordes de guitare lysergiques, gémissantes, soniques, délicates, atmosphériques, noisy, shoegaze, etc. Puis des drums, depuis que John Jeffrey le préposé aux fûts, jusqu’alors uniquement invité à participer aux tournées, a rejoint définitivement le duo. Mais aussi des synthés et une boîte à rythmes. Sans oublier les voix que se réservent tour à tour Ripley Johnson ou Sanae Yamada, ou alors en harmonie. A l’instar du morceau qui ouvre l’opus, « New dawn », une plage réminiscente de Yo La Tengo circa « Painful ». Caractérisé par son riff contagieux, « Sevens » constitue une ode au printemps et à l’amour. Mais le sommet de l’elpee est atteint par « Lost in light ». Si la mélodie est très susceptible d’évoquer le « Street Hassle » de Lou Reed », le psychédélisme en crescendo évoque incontestablement Spacemen 3, alors que triturés, les vocaux semblent hantés par Berlin Blondes. Trois pistes qui tiennent parfaitement la route. A contrario de l’interlude instrumental « Mirror’s edge », nonobstant ce tempo très légèrement funkysant, probablement inspiré des Stone Roses. Et puis du final « Crystal world ». Dix minutes qui semblent traîner leur ennui. Trois bons titres sur cinq méritent donc une évaluation de 3/5.