En 1974, Simon Jeffes fonde le Penguin Cafe Orchestra. Son concept ? Simplement réunir des artistes issus d’horizons divers et les inviter à se produire ensemble. A l’époque, Brian Eno tombe sur le charme du projet et décide de prendre l’orchestre sous son aile en les signant sur son label. Grâce à son mélange de jazz, de world et de folk anglo-saxon, fruit d’une belle ouverture d’esprit, Penguin Café Orchestra va alors se forger une solide notoriété.
Après 20 ans de carrière, soit en 1997, Simon Jeffes décède des suites d’une tumeur au cerveau. Il lègue alors le projet à son fils, Arthur. C’est en 2009 que le fiston décide de reprendre le flambeau qu’il baptise alors Penguin Cafe. Presque 40 ans plus tard, Jeffes reçoit, tout comme son père, le concours d’un autre artiste avant-gardiste. En l’occurrence, Nils Frahm. Il le soutient et lui permet de signer chez Erased Tapes.
Arthur Jeffes pérennise ainsi le projet imaginé par feu son paternel. De nombreux artistes sont venus lui apporter leur collaboration. D’une plage à l’autre, les univers sonores se métamorphosent. L’opus s’ouvre par « The Imperfect Sea », une ballade allègre rythmée par des interventions de contrebasse et de piano, et sur laquelle des violons viennent virevolter. Toujours aussi intense, « Cantorum » adopte un ton plus sombre. On est alors assez proche de Go Go Penguin (NDR : à ne pas confondre !) Dépouillées, plusieurs plages baignent au sein d’un climat davantage paisible. Un simple mélodica illumine le très beau « Half Certainty ». « Protection » évoque le folk anglo-saxon du P.C.O.. A contrario, « Rescue » adopte un profil futuriste. Et le long playing de s’achever dans un élan lyrique, traduit par des cordes bien mises en exergue…
Ce que Simon a laissé en héritage, Arthur l’a parfaitement respecté à travers ce Penguin Café ; mais il l’ouvre en même temps à de nouvelles perspectives. De quoi pointer fièrement du bec, vers le ciel !