Le blues/rock de Trevor Sewell rencontre une certaine popularité de l'autre côté de l'Atlantique. Pourtant, ce chanteur/guitariste est britannique. Au sein de l’Albion, il s’est surtout forgé une notoriété comme musicien de studio. Sa discographie personnelle est quand même conséquente et recèle même des hommages rendus tantôt à Mark Knopfler, Robert Johnson et même Freddie King. Sous-titré "An Americana Adventure", ce nouvel elpee a été enregistré au studio Sound Emporium de Nashville, soutenu circonstancielle ment par une section rythmique, basse/batterie. Trevor signe les onze plages.
Blues/roots assez complexe, "Some day" entame les hostilités. Le trio est ici épaulé par Kellen Michael Wenrich, au violon. Des chœurs soulignent la voix éraillée de l’artiste qui dispense des riffs de guitares largement amplifiés. Des interventions qui se révèlent surprenantes, hantées par le Mark Knopfler de Dire Straits, tout au long de la ballade folk/rock "Mountain of gold". Superbe ! Un spectre que l’on retrouve sur "Matter of time", un roots/rock cool au cours duquel Trevor se révèle un excellent gratteur. Chargé de jazz et de swing, "Fade to grey" (NDR : rien à voir avec le tube de Visage !) est une longue compo. Sewell partage les vocaux avec Janis Ian, particulièrement notoire dans l’univers du folk. En outre, cette dernière double au piano. Blues lent plutôt laidback, "Long time ago" se distingue par un bel échange vocal entre l’Anglais et l'admirable Tracy Nelson (NDR : fin des sixties, elle militait chez Mother Earth, à San Francisco). La guitare passe à l’offensive sur "You ain't what I'm looking for", un blues rapide inspiré par Freddie King. Piste nerveuse aux accents rock, "Stand next to him" est le théâtre de beaux échanges entre le violon et la guitare. En finale, Janis Ian revient aux ivoires, pour le tendre et mélancolique "Shadows"…