A ce jour, Marc album a publié une trentaine d’albums, en solo ou sein de ses différents duos ou projets. Dont Soft Cell demeure sans doute le plus notoire (NDR : rappelez-vous du tube « Tainted love »). Et il faut reconnaître que depuis 1981, année de la sortie de « Non-stop erotic », sa production a toujours été constante. Sauf de 2004 à 2007, suite à un grave accident de moto. Et pourtant, on ne peut pas dire que son parcours ait été glorieux, tout au long de ces 25 dernières années. L’an dernier, il avait pourtant récolté un franc succès, dans le cadre du W-Festival. La sortie d’un nouvel opus ne pouvait donc que susciter notre curiosité.
Première constatation, hormis deux titres écrits par le compositeur/saxophoniste John Harle et deux originaux (« Embers » et le titre final « No-one to say goodbye to »), les onze autres plages sont soumise à l’exercice de la reprise. Un exercice qu’il a d’ailleurs accompli, très souvent, au cours de sa carrière, en se réappropriant les compos. Qui sont ici tantôt signées par des artistes ou groupes plus connus (Burt Bacharach, Julie Driscoll, The Yardbirds, Barry Ryan et The Herd, premier groupe de Peter Frampton) et d’autres tombées dans les profondeurs de l’oubli. Des compositeurs qui auraient influencé le natif de Southport. Encore qu’issu de la plume de Johnny Mandel, « The shadow of your smile » avait notamment été repris par Ella Fitzgerald, Frank Sinatra, Marvin Gaye, Stevie Wonder, et la liste est loin d’être exhaustive.
Bref, on retrouve bien sa voix si particulière et surtout son trémolo frémissant et velouté sur des pistes de pop orchestrale, mélancolique, que certains qualifieront de baroque, cabaret ou dignes du vaudeville. Un peu dans l’esprit très british d’un Divine Comedy, mais en moins rock, en moins théâtral, et surtout en plus synthétique, même si lors des sessions d’enregistrement, Marc Almond a reçu la collaboration d’une véritable armada de musiciens. Bref, l’artiste est à nouveau égal à lui-même, mais sur la longueur, par manque de punch, cet LP finit par lasser…
Une œuvre au cours de laquelle l’artiste est parvenu à agencer les plages, afin de relater l’histoire d’un homme fortuné, mais dont l’existence s’avère totalement vide. Et il écoute, seul, ces chansons nostalgiques et douloureuses, mais chargées d’émotion et de vie…