Le parcours de Surfer Blood est loin d’être un long fleuve tranquille. Après avoir convaincu la critique musicale, grâce à un superbe premier album gravé en 2010 (« Astro Coast »), le groupe a été poursuivi par les malédictions. Outre des problèmes judiciaires et de label, il a été confronté à la maladie de son guitariste. Atteint d’un cancer, Thomas Fekete quitte d’ailleurs la formation, juste après la sortie du troisième elpee, « 1000 Palms ». Et décède quelques mois plus tard. Kevin Williams, le bassiste, tire également sa révérence. Pour d’autres raisons. Il est remplacé par Lindsey Mills, alors que le guitariste Michael McCleary rejoint le nouveau line up. Les deux remplaçants sont cependant d’anciens potes d’école des musicos originels.
Malgré le contexte difficile au sein duquel ce quatrième LP a été concocté, la musique de ce combo floridien n’a pourtant jamais parue aussi allègre, même si en filigrane, à travers les lyrics de certains morceaux, le deuil remonte à la surface (« Dino Jay », « Frozen »). Paradoxalement ensoleillées, les compos baignent dans une forme de pop/rock aux mélodies limpides et accrocheuses. Les riffs de guitare sont particulièrement efficaces et s’autorisent parfois une ligne en solo. Les chœurs soulignent judicieusement les refrains, à l’instar du single « Matter of time ». Certaines plages bénéficient de brisures de rythme. S’étalant sur un peu plus de 7’, et dans l’esprit de Whitney, le titre maître en est la parfaite illustration. Bref, en 8 pistes, le band yankee nous replonge au cœur des 90’s, évoquant tour à tour Weezer, Pavement ou encore Teenage Fanclub.
Une excellente surprise, à laquelle, franchement, on ne s’attendait pas…