Avant d’entamer une carrière en solitaire, Erika M. Anderson a milité chez Amps for Christ et Gowns, groupe en compagnie duquel elle a enregistré « Little Sketches on Tape », en 2010. « Exile in the outer ring » constitue son troisième opus solo. Il fait suite à « Past Life Martyred Saints », paru en 2011 et de « The Future’s Void », gravé en 2014. Et avant de publier ce nouvel LP, elle avait réalisé la bande originale d’un film d’épouvante, c’est-à-dire en 2015.
Electro/folk expérimental, la musique d’EMA intègre régulièrement des éléments de drone et de noisy. Pour y parvenir, elle se sert d’une boîte à rythmes, de synthés, d’une guitare, d’une basse et sans doute d’autres machines notamment responsables de samplings. Son expression sonore est destinée à véhiculer des textes sociopolitiques particulièrement engagés mais sombres. Comme les problèmes rencontrés par la population urbaine aux States. Les titres sont suffisamment évocateurs : la berceuse « I wanna destroy », la ritournelle « Blood and chalk », l’hymne « Always bleeds » ainsi que les electro indus « Fire water Air LSD » et « 33 Nihilistic and female », deux pistes abordées dans l’esprit de Ministry, Nine Inch Nails voire Marilyn Manson. Des morceaux qu’Erika chante d’une voix légèrement acide, un peu à la manière de Siouxsie Sioux. Et pour résumer le tout, l’opus s’achève par un titre de circonstance : « When the darkness began », raconté en spoken word.