Première constatation, sur les 12 plages de son nouvel elpee, Cloé en chante trois en anglais et une alternativement dans la langue de Shakespeare ou de Molière. Et nous propose deux instrumentaux. « Réminiscence d’un ré mineur » met en exergue le piano, ainsi que les violoncelles de Thècle Joussaud et de Céline Chappuis, qu’on retrouve d’ailleurs tout au long de l’opus, parfois l’une, quelquefois les deux. Dans un style, proche de la musique de chambre. Et puis « Bulle récréation », dont les sonorités évoquent une boîte à musique.
Deuxième constatation, Cloé a incorporé dans l’expression sonore, de l’électro et de la programmation. Mais si les touches électroniques sont relativement bien intégrées, les rythmes sont parfois un peu trop basiques. Dommage, car l’ensemble tient bien la route.
Car on retrouve, dans les textes en français, la prose, le sens de l’humour et les jeux de mots, si caractéristiques de la Bruxelloise. « Nous » constitue certainement un des meilleurs morceaux de l’opus. Arnaud Fleurent-Didier apporte son concours aux vocaux sur cette plage que chuchote Cloé, un peu à la manière de Jane Birkin, alors que les deux violoncelles conjuguent leurs interventions. Puis « That hill » qu’elle murmure, à nouveau, dans le même esprit. En outre, la ligne de basse est énigmatique et les arrangements sont excellents, à tel point qu’on croirait la présence d’une véritable batterie. Atmosphérique, la ritournelle « Au-delà des mots » se distingue encore par la richesse de ses arrangements, alors que c’est Charlotte Maison qui se consacre aux synthés. Et encore l’entraînant « Sinking in love », dont les chœurs sont abordés comme chez Kate Bush. Etonnant ! On pourrait pérorer à l’infini sur cette absence de batterie, mais finalement la remarque est infime…