Contrairement à ce que peut laisser croire ce patronyme francophone, Lourdes Rebels est originaire de Parme dans le Nord de l'Italie. Inconnue dans nos contrées, cette formation se limite à deux multi-instrumentistes, Rodolfo Villani et Luigi Bonora. Pour enregistrer cet elpee, elle a bénéficié du concours de Gabriele Bertani à la basse et d’Arjuna Iacci au saxophone. Paru sur le label américain Aagoo (Hheaven, Xiu Xiu, The Conformists, ...), « Lolita » constitue son second opus. Comme son titre l’indique, il est dédié au mythique ouvrage de Nabokov.
Si l'instrumentation peut paraître basique (claviers, basse, guitare,…), la musique du duo n'a rien de conventionnelle et navigue entre la noise et le post-punk. Mais, c'est surtout le choix de la production qui est particulier. On croirait les duos musiciens enfermés dans une bulle. Les instruments sonnent ‘sourds’ ; ce qui communique au climat général de l’opus, une certaine pression. Claustrophobes, s'abstenir !
Tout commence rapidement par « Rock’n’roll Royce », emmené par une basse véloce. « Rimini Rimini Rimini ! » lorgne davantage du côté du rock psyché. Sous des effets gonflés à bloc et derrière les samples, on imagine les voix des deux Parmesans. « Hirya Bats » aurait pu figurer sur une ancienne B.O. destinée à ‘Star Trek’. Plus on s’enfonce dans l’univers de ces Transalpins, moins on perçoit le fil conducteur du long playing. Cela part dans tous les sens. « Lolita » n’est donc pas facile d’accès. La musique peu académique de Lourdes Rebels se mérite. Il faut plusieurs écoutes avant de pénétrer dans sa sphère. Mais une fois à l’intérieur, certaines mélodies finissent par émerger. Dommage quand même que certaines pistes souffrent d’une certaine inconstance…