Ce trio new-yorkais pratique une forme de psyché/pop/rock/garage qui devrait ravir les passionnés du genre. « Songs from the Land of nod » constitue son second opus. Il fait suite à « Trash Glamour », paru en 2014.
Si vous appréciez Allah Las, vous ne pouvez d’ailleurs pas passer à côté de Beechwood. Cool et pop, « Ain’t gonna last all night », le titre d’ouverture, en est certainement le plus proche. Le spectre de 13th Floor Elevators plane tout au long d’« I don’t wanna be the one you love », même si les sonorités de guitare rappellent plutôt celles de George Harrison sur « Abbey Road » ; des sonorités qu’on retrouve également sur « C/F », une plage caractérisée par le recours à la slide ainsi qu’au piano et caressé par des vocaux évanescents. Celui de Syd Barrett sur le ténébreux « This time around » et le crépusculaire « All for naught », encore qu’ici, les harmonies vocales semblent contaminées par le « Magical Mystery Tour » des Fab Four. Celui d’Alex Chilton tout au long du contagieux « Heroin honey ». De Damned sur « Pulling through » ou plus exactement au « Disconnected » de Steve Bators. Brian Jonestown Massacre sur le titre maître. Et enfin des Troggs voire d’Electric Prunes lors de la cover sauvage du « I don’t like everybody else » des Kinks. Bien sûr, de temps à autre, vient se glisser un petit filet de clavier savoureusement vintage. Echevelé « Melting over you » emprunte ainsi probablement à la fois aux Fleshtones et aux Fuzztones. Bon, c’est vrai, il y a des tas de références qu’on retrouve d’ailleurs parfois sur les autres plages de cet LP, mais la liste est loin d’être exhaustive ; et puis au fil des écoutes, vous en découvrirez probablement d’autres. Mais ainsi vous aurez une petite idée de la musique proposée par cette formation. Une chose est sûre, le résultat est remarquable. Un premier must pour l’année 2018 !