Pour enregistrer son nouvel elpee, Romano Nervoso a reçu le concours de Pelle Gunnerfeldt, le producteur fétiche des Hives, à la mise en forme. Il n’est donc pas étonnant que l’expression sonore creuse au sein d’un univers proche du groupe suédois. Mais pas seulement. La formation louviéroise pioche également et largement son minerai chez ses idoles, comme Damned, MC5 et surtout les Ramones. Enlevées, la plupart des compos sont bien sculptées dans le garage/punk. Si « Televised » lorgne carrément vers Johnny Thunders, caractérisé par son refrain addictif et ses chœurs, « American dream » excave le Green Day originel. B.J. Scott vient donner de la voix sur le blues mid tempo, « In my mind ». Des riffs de gratte ‘rollingstoniens’ alimentent « Thursday night fever ». Chanté alternativement en anglais ou en italien, « Looking for sun » adopte le tempo d’une valse, mais surtout rappelle les racines transalpines de Giacomo Panarisi. « Meet the 300 Sicilians » constitue probablement le meilleur titre de l’opus. Il diffère totalement du reste du long playing. C’est aussi le morceau final. Imprimé sur un tempo du cheval au trot, menaçant, il se nourrit de western spaghetti (NDR : une réponse à Dario Mars & The Guillotines ?) et se distingue par sa jolie mélodie, parfois sifflotée, et ses accords de gratte surf. Enio Morricone et Sergio Leone ne sont pas loin, même si le climat y est plutôt proche de The National…