Avant de lancer son projet musical, John Maus était professeur de philosophie à l’Université d’Hawaii et docteur en sciences politiques. Un intello, quoi ! Ce parcours peu commun lui a quand même permis d’atterrir sur la scène indie ; mais lui a valu le pseudonyme de ‘musicien-philosophe’. Le natif du Minnesota a cependant toujours eu des liens avec la musique. C’est d’ailleurs en 1998, alors qu’il vient de fêter ses 20 printemps et étudie à l’institut des Arts de Californie, qu’il rencontre son futur acolyte Ariel Rosenberg (alias Ariel Pink). En parallèle à ses études et recherches, il publie plusieurs elpees et se distingue pour ses performances live.
Pour ce quatrième opus, intitulé « Screen Memories » et publié chez Ribbon Music (Django Django, Laura Marling, Hamilton Leithauser), John reprend les choses là où il les avait laissées, lors de son précédent elpee, « We Must Become the Pitiless Censors of Ourselves », paru en 2011. Il nous y propose douze morceaux de synth-pop caverneuse dont une écrite par son compagnon Ariel Pink, en l’occurrence, « Bombs Away ». D’une voix de baryton, il véhicule des textes loin d’être réjouissants. Rappelant les grandes heures des 80’s, Maus se sert de claviers, de rythmiques électroniques et d’une basse écrasante. L’Américain a un don pour explorer des codes connus, sans pour autant tomber dans le kitsch, même si parfois il est à la limite, à l’instar de l’excellent « Teenage Witch » ou encore de « Pets ».
Au final, l’ensemble s’avère surtout très efficace. On ne voit pas le temps passer, à l’écoute de cet LP, et lors d’une seconde lecture, on se surprend même à en fredonner les mélodies.