Paru en avril 2013, « Time stays, we go » constitue le quatrième opus de The Veils. Un disque fondamentalement rock, mais qui autorise des influences oscillant du folk à la country, en passant par les références latines. Latino, à l’instar du chaleureux « Turn from the rain » et du sémillant « Birds », propulsés sur un tempo digne de Calexico et épicé d’interventions –on suppose– de marimba. Un rythme qui se révèle souvent versatile. Depuis le convulsif et offensif « Through the deep, dark wood », jusque la valse enlevée « Another night on earth », en passant par le métronomique « Train with no name », illuminé par des cordes de gratte carillonnantes ainsi que le contagieux « The pearl », imprimé sur un tempo new wave, mais surtout caractérisé par sa très jolie mélodie. Tout comme sur « Sign of your love » au refrain particulièrement accrocheur. Sans oublier l’épique et le sauvage « Dancing with the tornado », qui aurait pu figurer au répertoire de Nick Cave. Ballade mystérieuse, « Candy apple red » est soulignée par des accords de guitare surf et une ligne de basse ténébreuse. Et construit en crescendo, élaboré, « Out from the valley & into the stars », le titre qui clôt le long playing, s’achève au cœur d’un tourbillon d’orgue rafraîchissant. On n’en oubliera pas pour autant la voix savoureusement éraillée de Finn Andrews, qui apporte cette coloration si sauvage et torturée à l’ensemble, et dont les lyrics sont, très souvent, empreints d’ironie…
Le long playing est enrichi d’un second compact disc. Baptisé « The Abbey road Ep », il a bien sûr été enregistré au célèbre studio londonien. Quatre plages, issues de l’album, sont ici bien cuivrées, dont une version de « Turn from the rain », au cours de laquelle le riff de gratte lorgne vers Devendra Banhart, alors que l’ensemble est à nouveau proche de Calexico (NDR : à cause du marimba, mais aussi de ces cuivres). Et puis « The pearl » qui baigne au sein d’un climat ‘doorsien’. Enfin, inédit et minimaliste, « Summer & smoke » se limite à la voix et à la sèche.